Deux sommets emblématiques des Hautes Vosges gréseuses : le Grand Donon et le Petit Donon 

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A 1009 et 964 m d’altitude dans les Hautes Vosges gréseuses, le Grand Donon et le Petit Donon forment les plus hautes parties d’une longue ligne de crête de grès, qui se poursuit vers le Baerenberg jusqu’au Schneeberg, et vers le Rocher de Mutzig.

Cette photo ci-dessous prise sur internet, montre bien la forme tabulaire et élevée du Donon, avec juste derrière, le petit Donon.

Ci-dessous: deux photos aériennes du Grand et Petit Donon. La photo 3 à droite montre le Petit Donon prise à partir du col forestier dénomé “Entre les deux Donon”.

La végétation plutôt clairsemée qu’on peut voir sur ces photos serait liée aux effets dévastateurs des tempêtes du XXe siècle. En effet, l’ensemble du massif du Donon subit depuis près de 100 ans des plantations massives d’épicéas, qui rendent tout cet écosystème forestier très sensible aux perturbations naturelles. Actuellement, le réchauffement climatique est un autre stress qui fragilise encore plus ces “forêts” artificielles.

Les activités sylvicoles semblent s’être ralenties près des deux sommets, laissant une colonisation naturelle se mettre en place.

Pente sous le Donon. Donon: la végétation est dominée par les callunes, avec quelques bouleaux et pins, et sous-étages de fougère aigle et callune

Les blocs de grès sont nombreux sur les pentes des deux montagnes, et recouvrent aussi les deux sommets. On voit ci-dessous une illustration de ces blocs de pouddingue des sommets de gauche à droite Photo 1. Donon; photo 2: du Petit Donon; photo 3. du Donon avec vue sur le petit Donon en arrière plan

 Les pluies sont ici abondantes, entre 1400 et 1700 mm de précipitations annuelles, les hivers longs et froids avec plus de 100 jours de gel.

Vue sur le massif vosgien en hiver 2023. Photo Anne Herz

Ci-dessous : le même paysage du sommet du Grand Donon au printemps et en été.

Tout autour de ces deux sommets se déploient des vallées larges et profondes, entre 200 et 500m de dénivelé, aux versants escarpés, et des vallons étroits. La crête toute entière joue le rôle de château d’eau, d’où partent plusieurs rivières : la Plaine, les Sarrre Blanche et Rouge, le Netzenbach et le Rupt

Le Donon, une montagne sacrée

La montagne du Grand Donon a toujours frappé les esprits, sans doute parce qu’elle se détache nettement par rapport au massif du Champ du Feu et à la crête Noll-Baerenberg. Cette montagne présente d’autres atouts comme la facilité de circulation dans les vallées autour de ce massif, qui a permis de concentrer des voies de communication majeures avec les plaines des alentours (voir plus bas dans cet article).

On trouve des indices de présence humaine dès le Néolithique : sans doute y avait-il des passages, voire des établissement temporaires au sommet et sur les flancs de la montagne. Les preuves de la présence humaine au sommet sont plus importantes pour la Protohistoire: meules à grain, augmentation des pollens de graminées sans doute pour installer des pâturages.

Le Donon du temps des Celtes

C’est au cours de l’Âge du Fer, entre le IIIe et le 1er siècle avant J.C., que les hommes s’installent de manière plus marquée. Ces hommes sont des Celtes, qui appartiennent à la tribu des Médiomatriques. Dans l’Antiquité, on considère en effet que la crête vosgienne et son prolongement nord passant par le Donon constituent la limite entre la Gaule Belgique, la cité des Médiomatriques à l’ouest et la Germanie supérieure, cité des Triboques à l’est. A cette époque lointaine, l’actuelle France est alors divisée en plusieurs grandes entités politiques (cf ci-dessous).

Dans les Hautes Vosges gréseuses, les Médiomatriques édifient plusieurs enceintes (ou oppida) défensives, dont les plus étendues sont le fossé des Pandours près de Saverne, l’enceinte du Schieferberg près du Nideck, et le Donon plus au sud. Celle du Donon est actuellement la mieux conservée, mais reste modeste en superficie avec ses 1,2 ha par rapport à l’oppidum du fossé des Pandours près de Saverne (172 ha). L’enceinte du Donon n’est très certainement qu’une enceinte refuge utilisée temporairement lors de dangers dans la vallée. Il en est de même du Jardin des Fées tout proche.

Mais la présence à l’intérieur de l’enceinte du Donon de vestiges cultuels datant de la même époque interroge et plusieurs hypothèses ont été émises (cf propos de Jean-Marie Holdebach):

  • Y a-t-il une relation entre les deux ou se sont-ils développés indépendamment l’un de l’autre ?
  • Quelle est la chronologie relative entre les deux structures ?

L’enceinte pouvait n’avoir été qu’une marque de limite entre le profane et le sacré. En effet, le sommet du Donon a été divinisé par un dieu masculin celte, Vogesus.

Le dieu au cerf, avec peau de loup. Pourrait être un dieu topique des Celtes. Photo prise au Musée archéologique de Strasbourg

Par la suite, cette enceinte a été renforcée pour servir aussi de refuge, peut être en lien avec des voies de circulation. Les Médiomatriques étaient géographiquement proches de deux autres populations, les Leuques et les Triboques (cf carte ci-dessus). Il existait peut-être une frontière sur les crêtes voisines, selon un ancien auteur, Émile Linckelheld. Ces crêtes étaient traversée par plusieurs voies de circulation publiques. Quant aux paysages aux temps des Celtes, nul ne sait s’ils étaient forestiers ou plus ouverts. Selon Jérôme France, professeur émérite d’histoire romaine (Université de Bordeaux) que j’ai contacté :

“les campagnes de la fin de l’âge du Fer étaient déjà bien exploitées et bien développées, et les massifs forestiers denses et continus réduits à quelques secteurs comme les Ardennes ou les zones montagneuses. Ponctuellement, il a pu exister des zones forestières à des confins de territoires, comme il y avait des sanctuaires, mais pas forcément associés. De toute façon, des études fines sont nécessaires”

Un puits sacré ?

Un autre mystère concerne l’existence d’un puits sur le sommet. Creusé dans le rocher, il est profond de 7m70. La partie visible et le mur autour qu’on voit sur les photos ci-dessous sont d’origine récente. Ce pourrait être un puits cultuel comme on en trouve dans les sanctuaires celtiques. Ou alors il aurait eu une fonction utilitaire, mais aucune datation ne peut être avancée. En effet, il est impossible de répondre à ces questions au vu des dégradations de l’environnement par les fouilles et les occupations durant la guerre. En 1914-1918, il a servi de fosse d’aisance.

L’époque gallo-romaine : une période dynamique et animée sur le Grand Donon

Le climat à l’époque gallo-romaine, avec des hivers plus doux et des étés beaux et secs, a été très favorable à l’installation des hommes sur les hauteurs. Cet optimum climatique de 400 ans a probablement stimulé l’agriculture romaine. Grâce à cette embellie climatique, le massif du Donon a connu une période vivante et dynamique, avec une population maximale, qui n’a plus jamais été atteinte depuis. Il y avait des cultures sur les hauteurs, diverses formes d’extraction et d’exploitation sur les versants et dans les vallées, et une circulation sur les voies jalonnées de relais. Ces populations en marge fournissaient aussi le bois de construction et la pierre aux plaines voisines, où la population était alors dense. Comme cela nécessitait des moyens de transport et des voies de communication, le réseau des chemins était très dense, reliant les hameaux entre eux et à la plaine.

Le Donon conserve son lieu de culte sommital jusqu’à IIIe siècle ap. J.C.. Le sanctuaire est dédié à Mercure et au dieu topique Vogesus ??

Ci-dessous : trois représentations de l’aspect du Donon aux temps gallo-romains, proposé sur les panneaux sur le site. On voit sur la troisième photo une maquette édifiée sur une pierre sur place, avec vue au fond du temple actuel.

Ci-dessous :

  • photo 1 temple inférieur avant la montée vers le sommet ;
  • photo 2: deuxième temple sous le somet;
  • photo 3: rocher sommital avec temple du XIXe siècle, recolonisation forestière sous le sommet du Donon, à l’intérieur de l’enceinte protohistorique.
Représentation d’un combat entre un liion et un sanglier, gravé dans la pierre du sommet. L’original de cette pierre a été déposée au musée d’Épinal. La signification de ce combat n’est pas connue.

Le Haut Moyen Âge

Cette embellie climatique a fini par disparaitre, entrainant un recul de la colonisation humaine de cette montagne mythique au début du III” s. ap. J.-C.. Avec l’installation d’un climat nettement plus frais, qui s’est prolongé jusqu’à l’an 1000, les populations se sont concentrées dans les vallées. Toutefois, le Donon a continué à jouer son rôle de sanctuaire, même avec l’avancée du christianisme, avec pratiques de vénération de rochers, de sources, ou fêtes saisonnières où hommes et femmes se métamorphosaient en cerfs et biches. Ces pratiques étaient vivement condamnées par Saint Pirmin, au début du VIIIe siècle.

Le temple sommital

Montée vers le sommet du Grand Donon

Ce temple est célébrissime et symbolise à lui seul la sacralisation du Donon. Toutefois, cet édifice du sommet n’est qu’une imitation d’un temple gréco-romain conçu par l’architecte colmarien Louis-Michel Boltz au XIXe siècle, pour abriter les vestiges archéologiques découverts sur place à la fin du XIXe siècle. Sur le fronton du temple est inscrit “Musée”. En voici des vues à différentes saisons.

Photo Anne Herz en décembre 2023

Quelques légendes

Selon la formule d’un archéologue et peintre, Emile Gerlach (1856-1952) “le silence se fit sur la Montagne sacrée”: la montagne n’est plus habitée et devient l’objet de légendes. Au XVIIe siècle, des Bénédictins interprètent les vestiges des bâtiments celtes et gallo-romains comme une nécropole des premiers rois mérovingiens. D’autres légendes courent sur ces vestiges, ainsi que sur les formations naturelles de cupules sur les tables de grès.

En montant vers cette entrée, on tombe sur une pierre à cupules nommée “Rocher Schaudel”. Ce nom est celui de Louis Schaudel, archéologue amateur fervent défenseur de la thèse de l’origine humaine des cupules.  Une plaque a été gravée par Robert Forrer : “rocher à bassins et à rainures, travail de la nature modifié peut-être à l’époque préhistorique. La légende populaire en fait un autel à sacrifices”. Remarquer la rainure artificielle entre les deux cupules, sans doute rajoutée pour faire croire à cette légende.

La guerre de 1914-1918

Lors de la défaite française de 1870, le Grand et Petit Donon, comme les autres sommets environnants proches de la frontière franco-allemande, ont été annexés et intégrés dans l’empire allemand, mais leur sort va changer au début du XXe siècle.

Les combats

Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Le 11 août 1914, la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie. Dès le 14 août, le 21e bataillon de Chasseurs, stationné à Raon-l’Étape, s’empare du Grand Donon au terme d’une bataille apparemment sans grandes pertes face à des allemands inférieurs en nombre qui se replient vers Mutzig.

Suite à ce fait d’armes, le lieutenant Clément, commandant la section qui a pris le Donon, a fait graver sur la roche sommitale : 14 août 1914 Prise du Donon par le 21e bataillon Clément Rauch. Il semble que ce n’est que le lendemain, que le commandant Rauch, commandant du 21e bataillon de Chasseur, a fait rajouter son nom.

Du 18 au 21 août les Allemands contre-attaquent pour rejeter les français de l’autre-côté de la frontière (qui passe au pied du Donon, par les villages de Raon-sur-Plaine et Raon-lès-Leau). Le 21 août le Petit Donon est perdu. Les Français se replient, abandonnent leurs morts et quittent le massif du Donon. Les Allemands conservent l’inscription française et rajoutent une inscription en allemand, dans laquelle ils se glorifient d’avoir rejeté les français pour toujours (« für immer nach Frankreich zurückgeworfen… »)

Le bilan est lourd : nombre de tués allemands: 185; français 328.                       

Plan de la bataille du 20 et 21 aout 1914

Sur les flancs des deux Donon, les morts s’entassent par des journées très chaudes du mois d’août. Les Allemands les enterrent sur place, mêlant soldats français et allemands, dans des fosses individuelles ou collectives, au fur et à mesure qu’on les retrouve et selon la nature du terrain. Le plus grand nombre des sépultures se trouvent au sommet du Petit Donon sur les pentes, au col entre les Donons, à la cote 707 et sur les pentes nord et ouest du Grand Donon. Des croix de bois sont plantées sur les tombes (cf carte postale allemande).

Cette carte postale illustre les premières inhumations des soldats morts. Carte postale Internet

En 1916, des stèles sont confectionnées avec des blocs de grès, avec pour chacun un numéro d’ordre pour référencer les disparus. La liste complète des stèles se trouve dans les archives (ABR 87 AL 3571). Après 1918, les corps sont transportés dans les nécropoles voisines.

Un exemple de la liste des stèles, fourni par JM Holderbach. Chaque stèle concernant un allemand comporte au-dessus de l’inscription une croix finement sculptée.

Ce sont ces stèles qu’on visite lorsqu’on monte au Petit Donon. En voici le plan :

Visite du Petit Donon

J’ai effectué plusieurs visites sur le site, au printemps et en hiver. La visite commence par une première stèle commémorative de 1m20 de hauteur, dénommée le Schubertstein  dressée en 1915 et se trouve au col qui sépare le Petit Donon du Donon.

La visite se poursuit par un chemin qui monte vers le sommet, par ces petitesmarches ci-dessus. La forêt est dans un état écologique lamentable, avec ses épicéas plantés trop serrés et tous du même âge, et qui meurent doucement, attaqués par les scolytes. Il est bien connu que des êtres vivants, quels qu’ils soient ne peuvent se défendre lorsqu’ils sont affaiblis.

Ci-dessous : quelques photos près du sommet, où apparaissent les stèles.

Parmi les rochers, se trouvent de nombreux graffitis en plus ou moins bon état, en plus des 40 endroits de tombes.

Deux plaques commémoratives se trouvent sur les rochers sommitaux. La plaque allemande a été gravée en 1916 (photos 1 et 2). La dernière photo 3 à droite correspond au rocher sur lequel le tailleur de pierre qui a probablement gravé la plaque commémorative en 1916 a apposé son nom: Gebhardt/Ludwig/1916. Mais cette inscription a disparu sous la végétation.

Ci-dessous : sur le sommet, une plaque française plus récente a été apposée, rendant hommage aux soldats français

Ci-dessous : deux photos d’ une figure gravée sous le sommet, qui pourrait être d’origine gallo-romaine, mais remaniée par les soldats au XXe siècle (??) Sur la photo 3, on voit qu’ un if a été planté au pied d’un des rochers sommitaux pour des raisons inconnues : symbole funéraire, devant l’horreur de cette hécatombe du XXe siècle ? Hommage à la victoire française ?

Visite du Grand Donon

Le Grand Donon est un haut lieu de l’histoire, et sa visite est incontournale. En accédant au sommet, on rencontre de nombreuses traces de son histoire prestigieuse et tragique, tout comme le Petit Donon. On remonte ainsi les marches de l’escalier destiné à aider l’empereur Guillaume II à visiter le Donon après la reprise de la montagne en 1914. Mais l’empereur n’est pas venu ! Au-dessus de cet escalier, commence la montée vers la première plate forme du Donon.

Bien des gravures sont gravées sur la plate-forme sommitale du Grand Donon, datant de différentes époques.

Une gravure très modeste du sommet a une histoire très particulière. Recherchant des inscriptions de cette époque sur le rocher sommital, gravée au cours du mois d’août 1914, j’avais pris une photo d’une inscription sur le rocher, bien visible, avec un bout d’un cadre martelé à côté, qui m’a intriguée. J’ai retrouvé l’explication de ce cadre dans un article de Jean Marie Holderbach, datant de 1988, qui m’a ensuite expliqué en détail cette petite histoire.

“Le 11 novembre 1918, jour de l’Armistice, quatre garçons de Schirmeck montent au Donon, voient l’inscription (qui avait été gravée par les Allemands lors de la reprise du Donon) et rajoutent à la suite du texte allemand ”On les a eu” et la date 11 XI 18. Ils signent de leurs initiales (visibles sur ta photo, sous le cadre). Fanfaronnant ils redescendent à Schirmeck, rencontrent leur instituteur et lui racontent leur ”exploit”. Les connaissant bien, celui-ci leur demande comment ils ont écrit tout cela. Évidemment ils étaient tombés dans le piège du participe passé… L’instituteur leur ordonna de remonter de suite au Donon et de corriger leur faute de grammaire. C’est ce qu’ils firent. Et comme ils n’y avait plus de place ils ont rajouté le ”s” à l’extérieur du cadre. C’est bien visible sur ta photo ! Cette anecdote été rapportée par le dernier survivant des quatre garçons”

Ci-dessous: l’inscription détaillée d’origine (cf plus haut); à droite, la photo que j’ai prise le 11 décembre 2023, avec un bout de cette inscription. On voit que cette inscription a été martelée pour des raisons inconnues, mais on voit encore la place du “s” qui dépasse.

Les forêts des deux Donon : héritées des conflits, marquées dans leurs sols et leur bois, elles constituent des “polémopaysages” (du grec polemos signifiant guerre) : pourquoi ne pas les protéger intégralement ?

Les forêts autour du Donon ont connu une des histoires les plus complexes des Vosges. Lieu sacralisé durant des siècles, et jusqu’à l’Antiquité tardive, théâtre d’événements historiques depuis ces derniers siècles, il mériterait un peu plus que ce qu’on lui octroie aujourd’hui en matière de protection et de respect. Concernant l’environnement forestier autour des deux sommets, très dégradé par les plantations, pourquoi ne pas la laisser en libre évolution, comme celle du Harmanswillerkopf (cf plus bas) ?

Un autre argument va dans le même sens, mais il est plus pragmatique: en ce début de XXIe siècle menacé par le changement climatique, une vaste zone forestière livrée aux lois naturelles, même dans l’état dégradé où elle se trouve actuellement dans certaines parties, pourrait aider à trouver d’autres modèles sylvicoles.

Ci-dessous : photo 1: hêtraie exploitée, sans vieux arbres, au pied du Donon au départ du sentier menant au sommet; photo 2: forêt près du sommet en partie spontanée; photo 3: forêt de colonisation spontanée sur les flancs du Donon avec en arrière plan la ligne de crête Noll-Schneeberg. La forêt revient, et dans un meileur état que les plantations qui jalonnent les chemins menant aux deux sommets.

L’exemple du Hartmanswillerkopf: un polémopaysage de grande valeur

Le Hartmannswillerkopf, rebaptisé Vieil Armand après la Première Guerre mondiale, est un éperon rocheux pyramidal de 957 mètres surplombant la plaine d’Alsace dans le Haut-Rhin.

Vue sur le célèbre Hartmanwillerskopf aujourd’hui. Photo Internet. Derrière l’impressionnant cimetière se trouve le sommet de la montagne, où la forêt a repris ses droits

Ci-dessous : l’aspect du sommet de cette montagne après les principaux combats durant l’année 1915, faisant près de vingt-cinq mille morts.

L’aspect de la montagne de nos jours, et un panneau explicatif de l’ONF d’un grand intérêt.

En conclusion

Ce site des deux Donon, riche d’une histoire naturelle et sacrée exceptionnelle à l’échelle du Grand Est, pourrait faire l’objet de mesures de protection et de restauration plus actives. J’ai cité les forêts, mais il resterait aussi à renaturer les sentiers notamment au Donon car ils sont très érodés par les promeneurs. Je salue en revanche la qualité des explications sur le parcours sommital.

Il reste encore d’autres problèmes, déjà évoqués en 1983 par François Pétry, comme la puissante antenne-relais de radio et télévision qui défigure le sommet depuis les années 1960. D’autres propositions sont listées dans cet article, mais rien ne semble avoir été suivi depuis.

Le Petit Donon a été intégré depuis le 20 septembre 2023 au patrimoine mondial de l’Unesco, avec 10 autres sites alsaciens, et plus largement 96 sites funéraires et mémoriels français de la Première Guerre mondiale. Espérons qu’on pourra protéger quelque peu les forêts qui l’entourent, en tant que témoins muets des événements tragiques qui s’y sont déroulés, et que la société actuelle ne veut pas oublier.

Références

Holderbach J.M. 1988 Les tombes du Petit Donon, n° 141, 7-15.

Nüsslein, A., & Meyer, N. (2022). Les Vosges du Nord, un saltus forestier à la période romaine?. Les Chroniques d’ARCHIMEDE, (3), 27-32.

Pétry F. 1983 Donon: archéologie et histoire. Editions Publitotal Strasbourg Volume 4 , p2424-2434

Remerciements

Un grand merci à Jean Marie Holderbach pour ses explications sur l’histoire des deux Donon, ainsi que les documents qu’il a mis à ma disposition. Et également à Damien Saraceni pour la relecture du texte. Merci également à Anne Herz pour ses photos du Donon en hiver.

Cet article a 2 commentaires

  1. Jean Thiriet

    Bonjour très content de connaître l histoire du Donon mes origines sont raon sur plaine
    Comment obtenir ce dossier merci

    1. Annik Schnitzler

      bonjour
      je n’ai pas de dossier précis en dehors de ce texte ! votre intérêt me fait très plaisir
      merci beaucoup

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