Paysages et forêts des pays de Loire

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En février et mars 2024, nous avons parcouru les paysages des départements de Loire atlantique, Maine et Loire et Vendée ; puis en rentrant dans les terres, des bordures du lac de Grand lieu, et la Loire de l’estuaire à Saumur.

La façade maritime

Des Hauts de France à l’Aquitaine, la France est très riche en marais et estuaires le long de l’Océan atlantique. Ces paysages singuliers s’inscrivent naturellement entre les plus hautes pleines mers et les plus basses mers. Ils se sont formés au cours de l’Holocène, en rapport avec la remontée du niveau marin après la fonte des glaces. Ce processus de remontée des mers a induit la formation des systèmes dunaires, des marais maritimes, des plaines deltaïques actuels qui évoluent sous un climat caractérisé par des écarts faibles de température, un hiver doux, des précipitations en dessous de 700mm (qui s’accentue à l’intérieur des terres), une forte luminosité, et des vents fréquents et chargés d’embruns salés.

Les cartes ci-dessous (Verger 2005) illustrent la présence des marais et des estuaires, et les localisations de notre périple.

L’estuaire de la Loire est enserré entre des affleurements de roches anciennes colmatés en partie par les sédiments dui fleuve. Cet estuaire est bien plus modeste que celui de la Gironde pour cette raison, ne dépassant pas 3 km de large. L’étroitesse de la vallée alluviale combinée à une forte activité humaine expliquent l’absence de forêt en aval de Nantes.

L’île de Noirmoutier, la plus vaste à cette latitude, est formée de plusieurs ensembles géologiques (photo ci-dessous) : un socle granitique au nord, entre la pointe de l’Herbaudière au bois de la Chaise. Sur ce socle se sont déposés des sables au cours de l’ère Tertiaire, qui constituent des grès actuellement. Sur la façade ouest de l’île, se trouve un vaste cordon dunaire entre la pointe de l’Herbaudière et la pointe Barbâtre, la Fosse. Ce long cordon s’est constitué à la fin de la dernière glaciation, entre 17 000 et 10 000 ans, lorsque le niveau de mers est remonté. Le centre de l’île est constitué par un vaste marais comblé par les sédiments marins, qui a été transformé en marais salant.

L’histoire monastique

Les premiers temps monastiques

De la baie de Bourneuf à la Charente, le littoral atlantique a abrité au Moyen Âge des communautés monastiques notamment sur les îles. Les potentialités insulaires étaient encore nombreuses au début du Moyen Âge où une grande partie des marais étaient encore des espaces d’eau soumis aux marées, d’où surgissaient des îlots rocheux peu accessibles, sinon en barque. Ce devait être le cas de la motte castrale du bois de Céné en Loire Atlantique.

Motte castrale du Bos de Céné (photos ci-dessous): Datant de l’époque où les seigneurs de La Garnache dominaient la région au XIe siècle, un château en bois avait été édifié sur un rocher à l’entrée ouest de la commune, qui permettait de surveiller les Normands qui arrivaient du Port La Roche. Il reste cette motte castrale, située en bordure d’un marais actuellement disparu.

Ces îlots ou îles inspiraient la vie monastique alors héritière des pensées de St Martin et des traditions irlandaises. L’idée dominante de ces moines était la confrontation avec un milieu sauvage, ici sous forme de désert maritime. L’île, comme la forêt sauvage, permettait aux moines d’atteindre cet idéal de désert propice au retrait total afin de se vouer à Dieu.

Des milieux riches

Comme les îles atlantiques ont des potentialités économiques intéressantes en mer (ressources halieutiques -poissons et coquillages), comme sur les terres marécageuses (assèchement pour des marais salants ou des espaces agricoles), une véritable économie s’est développée lorsque l’époque s’y est prêtée, à partir du Xe siècle. L’exploitation des richesses des îles et des marais adjacents devenait en effet indispensable lorsque les communautés s’agrandissaient. De nombreuses îles ont ainsi perdu leur insularité entre le XIe et XIIIe siècles concomittants aux grands défrichements en Europe afin d’accroitre les terres cultivables. Afin d’isoler ces terres de la mer, digues et chenaux y ont été construits depuis des siècles, afin de gagner des terres fermes, et d’exploiter les ressources naturelles. Les premiers grands travaux s’arrêtent autour de l’an 1300 en raison des guerres, pour ne reprendre progressivement qu’au cours du XVIIe- XVIIIe siècles, s’intensifiant encore au cours du XIXe siècle. Ces travaux ont alors profondément transformé les paysages, qui offrent maintenant au visiteur un aspect géométrique, fait de cuvettes rectilignes et de petits monticules herbeux.

L’île de Noirmoutier

L’île de Noirmoutier en particulier est célèbre pour l’histoire d’un ermite du VIIe siècle, St Philibert. St Philibert identifiait cette ’île à l’eremus, le désert, qui a d’ailleurs donné à Noirmoutier un premier nom, Herio. St Philibert a été mandaté par l’évêque de Poitiers, Ansoald, pour fonder un établissement dédié à Pierre, Paul et André sur cette île. L’idée de retrouver la solitude du désert après ses tribulations mondaines se retrouve dans sa légende. Il aimait ainsi se retirer dans une anfractuosité de rocher face à la mer, sous la forêt de chênes verts du bois de la Chaise (photo 1 ci-dessous). Ce site est resté vivace dans le coeur des habitants (photo 2), et un vitrail a été édifié dans l’église St Philbert illustrant cette grotte (photo 3).

L’église Saint-Philbert actuelle est construite sur les fondations de cette ancienne abbatiale bénédictine, fondée par le saint, et dont il ne reste plus que la crypte. Elle conserve un tombeau vide, construit après que le corps de Saint-Philbert a été transporté vers Grand Lieu en 836, lors des invasions normandes du IXe siècle. Cette crypte est toujours honorée à Noirmoutier. On peut y voir aussi quelques ex-voto (photos 1 et 2 ci-dessous). Le transport de ce corps est également illustré sur un vitrail de l’église actuelle (photo 3).

Sur cette carte datant du XVIIIe siècle, les paysages du nord de Noirmoutier se diversifient en fonctions des conditions lobales. A l’Est, sur le promontoire rocheux du bois de la Chaise, se trouve une petite forêt. Au nord, les zones habitées et les villages. à l’Ouest les marais drainés.Ce domaine des marais salants occupe le tiers de l’île. Cet espace constitué de bassins d’évaporation creusés par les hommes (les sauniers) est aussi un havre pour les oiseaux.

Carte du 18e siècle de l’île de Marmoutier

Les forêts littorales

Une forêt littorale peut être définie comme une forêt proche de l’océan ou de la mer, dont les caractères et la dynamique sont conditionnés par cette proximité. Elles ont pour contraintes majeures un sol sableux de dune ou rocheux sur quelques promontoires émergeant au-dessus des marais, des vents chargés d’embruns (salés), et une instabilité chronique du substrat.

En France, les forêts littorales (130 000 ha entre Loire et Pyrénées) sont associées principalement à des systèmes dunaires d’ampleur variable formés au cours de la période Holocène. Elles portent toutes une forte empreinte humaine, car elles sont issues pour la plupart de reboisements du siècle dernier, par plantations ou coupes dans les forêts spontanées. Les plantations de pin maritime (Pinus pinaster) et de chêne vert (Quercus ilex), ont été effectués dans le but de lutter contre les sables mobiles des dunes qui envahissaient cultures et villages proches de la mer. L’optique au XIXe siècle était de créer des paysages artificiels afin de stabiliser les dunes et limiter ces « incultes » qui avaient alors très mauvaise presse, dans l’esprit de mettre la nature au service des desseins humains, et la domestiquer. 

Cet esprit a récemment changé. Actuellement, les gestionnaires privilégient le retour de la faune et celui de la forêt spontanée ou à gestion douce, quitte à voir la forêt planter reculer devant l’avancée des dunes mobiles ; et à laisser évoluer certains îlots forestiers jusqu’au terme de la vie des arbres. Pour ce faire, au vu des densités humaines qui envahissent l’île durant l’été, certains sentiers sont défendus d’accès.

Saint-Brevin-les-Pins

Il peut sembler étonnant de rencontrer le chêne vert à ces latitudes non méditerranéennes, mais le chêne vert est bel et bien indigène sur la façade atlantique française entre la Gironde et la Vendée et en région Pays de Loire, jusqu’au nord de Saint-Michel-Chef-Chef dans la forêt de la Pierre Attelée en bordure de l’Océan (cf les 3 photos ci-dessous).  La chênaie verte de la Pierre Attelée s’étend sur la dune boisée en arrière d’un petit chenal envahi par le saule (photos ci-dessous). Elle a sans doute été plantée, mais se développe naturellement. Toutefois la pression touristique est trop importante, ce qui nuit à son développement spontané.

Sous-étage de chênaie verte dans la forêt de la Pierre Attelée, St Brevin les Pins.

Ce chêne est parfois accompagné du chêne pédonculé ou du chêne pubescent. Les sous-étages des chênaies incluent encore d’autres éléments méditerranéens, comme l’arbousier (Arbutus unedo), auxquelles se joignent des espèces atlantiques, comme la bruyère (Erica cinerea, E. Scoparia) et l’ajonc d’Europe (Ulex europaeus). Vers l’intérieur des terres, le chêne vert disparait, au profit des deux autres espèces de chênes, et ne se retrouve que le long des haies, en buissons.

Le pin maritime (Pinus pinaster) a été planté à large échelle afin de stabiliser les dunes, et apparait également dans les chênaies vertes plantées, mais il craint davantage le vent que le chêne vert. D’autres espèces ont été plantées et se répandent parfois spontanément, comme le peuplier blanc, et l’orme champêtre.

Les forêts de l’île de Noirmoutier et le bois de la Chaise, un patrimoine forestier de grande valeur écologique

La forêt domaniale de Noirmoutier s’étend sur 400 ha couvrant les cordons dunaires fixés depuis le XIXe siècle, et qui s’étendent de manière disjointe sur les côtes de l’île. Elle est constituée majoritairement de pins maritimes plantés.

La plus intéressante des forêts de chênes verts (classée depuis 1932) se trouve sur le Bois de la Chaise. Ce site forestier est perché au-dessus de petites falaises et d’anses sablonneuses qui longent la mer sur plus de 2 km. Il est dessiné sur la carte du 18e siècle (cf dessin plus haut).

Description du bois

Malgré sa petitesse (20 ha), ce bois est d’une grande valeur écologique, pour deux raisons majeures : son ancienneté, puisqu’elle existe depuis au moins 1407 (première trace écrite de son existence), et son architecture actuelle de chênaie verte, qui évolue sans intervention humaine, ainsi qu’en témoignent les bois morts, la canopée qui présente un aspect de “timidité des cimes” (avec écartement des branches afin qu’elles ne se touchent pas), sa flore d’épiphytes.

Les arbres sont de petite taille : 10 à 15m de hauteur. Leur aspect est souvent tortueux, ils forment parfois plusieurs troncs, soit pour des raisons naturelles (stress lié au vent et au sel), soit suite peut-être à d’anciennes coupes.

Sous-bois de chênaie verte, Bois de la Chaise

Ci-dessous: photo 1: aspect de timidité des cimes ; photo 2: les épiphytes et les lianes sont abondants sur les troncs des chênes; photo 3: un petit if sans doute issu d’un jardin, s’est implanté dans cette forêt. L’if est une espèce locale des forêts atlantiques, mais il en a extirpé depuis des siècles. Son retour, même via des arbres plantés, est à saluer comme un retour à la naturalité.

Les trois photos qui suivent démontrent une évolution forestière spontanée, riche en bois tombé.

Ces sous-bois sont constitués de houx (Ilex aquifolium), du nerprun (Rhamnus alaternus),  du fragon (Ruscus aculeatus), du laurier noble (Laurus nobilis) d’une bruyère (Erica scoparia), le troène (Ligustrum vulgare), l’aubépine (Crataegus monogyna) et le prunellier (Prunus spinosa). Les lianes sont également bien présentes :  il s’agit le plus souvent de la garance (Rubia peregrina) et de la clématite (Clematis).

Ci-dessous: le laurier (Laurus nobilis), espèce naturalisée, le houx (Ilex aquifolium). Sur les bords de chemin, l’angélique (Angelica sylvestris) est très abondante.

En bordure de mer, les chênes verts descendent jusqu’à quelques mètres seulement du niveau des eaux salées, infiltrant leurs racines dans les fissures des roches, jusqu’à parfois les déstabiliser et les désagréger.

Certains chênes deviennent buissonnants (cf la dernière photo). En effet, les vents peuvent être très violents sur cette côte qui peut être soumise à des tempêtes qui la stabilise pour des années, comme ce qui s’est produit en 1970. En 1972, 4000 arbres ont aussi été couchés par un cyclone hivernal.

Une histoire complexe

L’histoire de ce bois a été tourmentée durant des siècles. En 1524 : il est rasé par les Espagnols ; en 1674 par les Hollandais, en 1793 par les armées vendéennes et républicaines qui se servent du bois pour se chauffer et faire face à l’hiver très rigoureux. Les Jacobsen, propriétaires de la plus grande partie du bois, planteront ensuite des pins avant d’y construire des villas. Une partie du bois de la Chaise est aussi défriché pour y construire des villas, entre la fin du 19e siècles et le début du 20e siècle. En effet, cette forêt s’étendait autrefois sur 110 ha, mais il n’en reste aujourd’hui que 20 ha.

Le long du bois, apparaissent les cabines de la Plage des Dames, de la Plage des Sableaux et de l’Anse Rouge qui marquent le début du tourisme balnéaire, dès 1850 (photo ci-dessous).

Le Bois de la Chaise fut aussi le rendez-vous des poètes et des peintres de mérite. En 1892, l’île de Noirmoutier accueillait un visiteur de choix : le peintre Auguste Renoir.

Noirmoutier, Pierre Auguste Renoir

La dune de St Jean de Monts

Cette très longue dune borde la partie occidentale du Marais Breton. La forêt de chênes verts s’étend sur des surfaces modestes, entre les constructions récentes de cette partie du littoral très prisée des touristes.

Cette photo prise sur Google Earth montre la situation de la dune entre la Barre de Mont et Saint Hilaire de Riez, au sud de Noirmoutier. Les parties boisées sont en vert sombre, à l’arrière des dunes mobiles

Sur la photo 1, les chênes verts deviennent buissonnants, en raison des vents chargés d’embruns, du sol sableux instable et du manque d’eau. Les photos 2 et 3 montrent les bords de mer. Cette partie du rivage se trouve au sud de St Hilaire, sur une étroite bande de rivage préservée des constructions de béton qui défigurent toute cette côte

La forêt de chêne vert à hauteur de St Jean de Monts est plantée de pin et le chêne vert y pousse naturellement. Sur la photo 2: un arbousier.

Les abords du lac de Grandlieu

Avec ses 6300 ha de surface d’eau libre, roselières et marais inondées en hiver, et 2300 ha en été, le bassin de Grandlieu est le plus grand lac de plaine en France. La vue prise du clocher de St Lumine de Coutais permet d’en mesurer l’étendue et la beauté lorsqu’il est inondé, comme c’était le cas en février 2024.

Vue sur le lac de Grand Lieu du clocher de St Lumine de Coutais

Le bassin de Grand-Lieu correspond à l’une des principales dépressions de la Loire-Atlantique. Il concentre les eaux de la Boulogne, de la Logne et de l’Ognon. Il aboutit à l’Acheneau, dernier affluent de rive gauche de la Loire. Son relief, partout inférieur à 60 m, comprend une cuvette occupée par le lac, de basses plateformes, des revers et des plateaux périphériques (photo 1).

Sa configuration est d’origine tectonique: elle résulte des affaissements du sol consécutifs aux fractures du socle hercynien (photos 2 et 3). Ces affaissement sont aussi responsables de la formation du bassin de Nort-sur-Erdre et le marais de Petit-Mars, la cuvette de la Haute-Perche dans le pays de Retz, le marais de Goulaine et de Brière, mais surtout l’estuaire de la Loire. Son principal drain, la Boulogne, prend sa source au sud des Essarts, à plus de 50 km de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, près de celle de la Maine.

Au nord ouest du lac, le lac est relié à l’estuaire de la Loire par la rivière Acheneau (photo 1). Les paysages sont des marais drainés de toute beauté (photos 2, 3, 4). La carte ci-dessous montre les relations entre le lac et la Loire par la rivière et les paysages

J’ai parcouru les bordures de certaines forêts proches du lac, à Passay, sans aller très loin, car tout était inondé.

Bord du lac de Grand Lieu: les saulaies sont totalement submergées après les fortes pluies de l’hiver 2024

Ces forêts de chênes sessiles et pubescents (photo 1 ci-dessous) situées en arrière des saulaies, sont également inondées. Notons qu’il subsiste quelques petits chênes verts sur les talus proches, malgré l’éloignement de la mer (photo 2). J’y ai même trouvé un if en plein marais (photo 3 ci-dessous)!

St Philibert, toujours

Parmi les zones habitées qui entourent le lac, se trouve l’abbatiale de St Philibert, édifiée vers 815 sur les terres d’un ancien domaine nommé Déas (actuel Saint-Philbert-de-Grand-Lieu). C’est l’un des rares témoins de l’architecture carolingienne, par le mariage de la pierre et de la brique, et par les lourds piliers de ses arcs en damier (photos 1 et 2).

Au IXe siècle, les moines de l’île de Noirmoutier ont en effet du déménager vers le lac de Grand Lieu afin de se mettre à l’abri des pillages des Normands. Ils ont emporté avec eux reliques de St Philibert. Cette abbatiale a été utilisée comme marché après la révolution française. En témoigne cette cage à poules (photo 3) utilisée pour la volaille lors de ces lieux de marché.

Les vallées alluviales de la Loire et de la Maine entre Nantes et Angers

Cette partie du voyage a été particulièrement intéressante à cette période de l’année en raison des inondations plutôt spectaculaires qu’on a pu observer en longeant le fleuve et son affluent. Les abords de ces deux cours d’eau disparaissaient sous les eaux d’inondation, ce qui est un spectacle plutôt rare en France, où les grands cours d’eau sont tous dénaturés par des barrages et des canalisations à grand gabarit. Il est cependant fort dommage qu’il n’existe plus le long de la Loire de forêts alluviales naturelles.

Les photos suivantes illustrent ces paysages temporairement sous les eaux. J’y ai ajouté les photos Google Earth qui ont été prises lorsque la Loire et la Maine étaient en étiage, afin de montrer l’amplitude des inondations et l’instabilité naturelle du milieu.

St Florent le Vieil

Ci-dessous: vue de la Loire en crue sur la butte de St Florent le Vieil. Il est fort dommage que les bords de Loire aient perdu les forêts alluviales, qui ont été remplacées ici comme en bien d’autres endroits, pas des plantations de peupliers hybrides, en mauvais état sanitaire.

Ingrange

Au niveau de Ingrange, la plaine alluviale de la Loire est totalement sous l’eau, on ne distingue plus les îles et les affluents. On voit la différence avec la photo prise sur Google earth en période d’étiage (photo 1).

A St Mathurin-sur-Loire

Idem : le paysage en étiage (photo 1) et les surfaces inondées début mars 2024. Les îles sableuses émergent à peine au-dessus de la lame d’eau (photo 3).

Saumur

Le château de Saumur (photo 1), classé monument historique et inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, témoigne de l’architecture princière du Moyen Âge. Il fut très tôt la propriété des comtes d’Anjou, avant de devenir une forteresse royale. Au pied du chateau s’étend la plaine alluviale de la Loire, inondée en mars 2024 (photos 2 et 3).

Une visite du chateau d ‘Angers

L’emplacement du château d’Angers se situe sur le flanc ouest de la colline de la Cité, le point le plus haut d’Angers, avec 47 mètres. Il domine la Maine, affluent de la Loire. La colline elle-même se compose de schiste ardoisier.

Louis IX fait construire le château actuel au 13e siècle tandis que les ducs d’Anjou le transforment en résidence seigneuriale au xve siècle. Les jardins du château comprennent quelques ifs topiaires (photo 3).

Depuis 1954, ce château héberge la tapisserie de l’Apocalypse. C’est une représentation extraordinaire de l’Apocalypse de Jean de Patmos, et un chef d’oeuvre de l’art médiéval. Elle a été réalisée à la fin du 14e siècle sur commande du duc Louis 1er d’Anjou. L’ensemble fait 100m de long. Elle est composé de six pièces successives découpées chacune en quatorze tableaux. Cette œuvre est le plus important ensemble de tapisseries médiévales subsistant au monde.

En conclusion

Les paysages et l’histoire humaine de cette partie de la France sont d’un grand intérêt géographique, écologique et historique. Des visites à conseiller en basse saison plutôt que l’été où parait-il le tourisme est très important !

Références

Favennec J. 1999 Aménagement des forêts littorales : cas des forêts dunaires du littoral atlantique français. Revue forestière française, 51,217-229. ?10.4267/2042/5498?. ?hal-03443565?

Simon G. 2022 La forêt domaniale de Noirmoutier. Lettre aux Amis, 208, 10-19.

Soulet Y. 2010 La chênaie verte et la pinède Jacobsen du bois de la Chaise.

Treffort, C. (2009). Îles et moines du littoral atlantique entre Loire et Gironde au Moyen Âge. Lérins, une île saint de l’antiquité au Moyen Âge, 319-34.

Verger F. 2005 Marais et estuaires du littoral français. Belin

Cette publication a un commentaire

  1. Manac'h

    Merci pour votre passionnant article. Pour la mention aussi de l’édifice carolingien !

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