Les forêts tropicales de Bornéo, Indonésie

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Texte Annik Schnitzler, Photos Patrick Lenoble

Situation générale de Bornéo

Bornéo, à l’est de la péninsule malaise, fait partie des grandes îles de la Sonde. L’île couvre 752 000 km². Elle est baignée par la mer de Chine méridionale au nord-ouest et, en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, par la mer de Sulu, la mer de Célèbes, le détroit de Macassar et la mer de Java.

L’île est divisée en trois nations. Les deux tiers appartiennent à l’Indonésie (Kalimantan). Le Sarawak et le Sabah, situés respectivement sur la côte nord-ouest et à la pointe nord de l’île, et que sépare les deux enclaves du sultanat de Brunei, ont été rattachés à la Malaisie en 1963.

Bornéo est célèbre pour sa biodiversité végétale. C’est en effet dans cette partie du monde qu’ont émergé les Angiospermes, ou plantes à fleur, à la fin de l’ère secondaire. La diversité génétique et spécifique y est donc très élevée. Par ailleurs, la situation unique au monde du Sundaland, près de l’équateur et à proximité du continent asiatique, explique le haut niveau de diversité des forêts malaises, aussi élevé que ceux de grands continents, comme l’Afrique centrale ou l’Amérique du Sud. En effet, au cours des trois derniers millions d’années, le Sundaland a été séparé au moins une trentaine de fois du continent, au gré des oscillations climatiques et des variations des niveaux des mers. Au plus fort des froids quaternaires, il y a 800 000 ans, le Sundaland ne formait qu’une seule masse continentale par abaissement du niveau de la mer, essentiellement couverte de savanes. Toutefois, il subsistait quelques forêts denses de Diptérocarpacées dans le nord et l’ouest même au plus fort des périodes glaciaires. Ce fait est très important car cela signifie que les forêts de Bornéo (Sabah et Kalimanta) comptent parmi les forêts tropicales les plus anciennes au monde.

La fin de la dernière glaciation a été fatale pour un certain nombre de grands animaux. Avec l’isolement de l’Indonésie en îles (par remontée des mers), les aires des grands mammifères se sont réduites, jusqu’à l’extinction pour certaines espèces. Ainsi, le tigre a disparu de Bornéo ; d’autres mammifères ont survécu dans certaines îles assez grandes en réduisant leur taille, comme le rhinocéros ou l’éléphant. Les orangs-outans n’ont survécu qu’à Sumatra et à Bornéo, formant deux sous-espèces différentes.

Une gestion des milieux déplorable

De nombreux scandales se sont déroulés à Bornéo depuis plus de 30 ans suite à l’expansion foudroyante des plantations de palmiers à huile au détriment de la forêt tropicale primaire. La Malaisie est en effet connue pour connaître les taux de déforestation les plus élevés au monde, sans état d’âme pour la destinée des ethnies qui y vivent. En 2000, la disparition brutale dans la jungle de Sarawak de Bruno Manser, activiste écologiste suisse et défenseur des droits du peuple pénan de cette région malaise, a secoué le monde entier.

Ci-dessous : massacre d’une forêt pour les plantations de palmier à huile (sur la ligne de fond).

Cette île détient le triste privilège d’inclure la plus grande proportion d’animaux en danger d’extinction (21 à 100 % d’extinctions de mammifères programmées d’ici 2100).

Un documentaire long métrage, intitulé Le cas Bornéo, produit par Eric Pauser et Dylan Williams, et présenté le 17 novembre 2018 à Metz, dénonce le réseau de corruption qui en est responsable, s’étendant de l’élite dirigeante malaise jusqu’aux banques suisses. En découle une baisse catastrophique des populations endémiques d’orangs-outans (plus de 50 % depuis 1999), particulièrement touchés en raison de leur grande vulnérabilité : grande corpulence, lenteur de la reproduction (6 à 9 ans), exigences trophiques. Il en est de même pour le rhinocéros de Bornéo, éteint récemment. Autre espèce devenue rare, l’éléphant, qui vit à Bornéo en faible nombre au nord. Il souffre de perte d’habitats par l’expansion des plantations de palmiers à huile, suivie de fragmentation des milieux forestiers et d’activités humaines dans les plantations d’huile de palme. Leur origine est cependant controversée car aucun ossement d’éléphant n’a été trouvé dans les gisements fossiles. Ils pourraient provenir d’une souche éteinte de Java, transportée par l’homme à Bornéo au cours du XIVe siècle.

Ma visite à Deramakot, dans l’État de Sabah

Le but de ce voyage organisé par Yuhina avec Philippe Hué, naturaliste passionné, était de découvrir la faune prestigieuse de Bornéo, des primates à la panthère nébuleuse et au calao rhinocéros. Le choix de Philippe a été la réserve de Deramakok (05°22′N, 117°25′E, altitude de 30 à 330 m), située dans l’Etat de Sabah.

Cette réserve rassemble en effet un certain nombre d’atouts : une large surface forestière de 55 000 hectares située dans un ensemble protégé de plus d’un million d’hectares, comptant notamment le Parc national de la Danum Valley. Deramakot reste une forêt exploitée, mais elle est labellisée (label international FSC par le Sabah Forestry Department) sur 51 000 hectares, 4000 hectares étant protégés. La chasse y est totalement interdite. Cette réserve est considérée comme l’une des plus riches en faune de Bornéo.

Effectivement, certaines parties forestières sont encore magnifiques, avec une double canopée. La canopée supérieure comprend de très grands arbres (Dipterocarpacées du genre Shorea) qui forment la canopée supérieure (80m de hauteur, relativement peu dense) et arbres de deuxième canopée, plus denses et riches en lianes et épiphytes.

Ces quelques bouquets de forêts préservées témoignent de l’ancienne splendeur de cet écosystème unique, et un des plus anciens de la planète. L’image ci-dessous qui représente une coupe d’une forêt tropicale humide de l’Asie tropicale, révèle la complexisté de ces forêts: une canopée haute constituée de très hauts arbres (Shorea à puissants contreforts à leur base), que les lianes ne peuvent atteindre en raison de leur hauteur (50m), une canopée basse plus dense car moins haute, riche en lianes et en épiphytes. A droite du dessin, une forêt marécageuse en bordure de rivière (dessin Ripley et al, collection Teime Life).

Concernant les plantes, nous avons pu admirer l’extraordinaire plante carnivore des marais, dénommée Nepenthes, d’une famille endémique de l’Asie, qui comporte une urne d’une longueur de plusieurs centimètres (photos ci-dessus)

Les observations animales

Grâce à l’œil d’aigle de notre guide pisteur, qui nous a fait parcourir en 4×4 ouvert l’unique route de 60 km qui traverse la forêt, jour et nuit, nous avons pu voir une large gamme de mammifères, d’oiseaux, de reptiles et d’insectes. La technique pour voir et photographier la faune la nuit est celle du « spotteur », qui consiste à balayer sans arrêt les abords de la route forestière avec une lampe très puissante. Les observatioins se faisaient au bord de l’unique route de la réserve. Nous en discutions le soir à l’hôtel.

L’espèce phare a été l’orang-outan en liberté, et non pas comme pour la plupart des touristes, en centre d’acclimatation. Ils sont relativement nombreux ici : 700 environ. Des femelles et leurs petits y ont été régulièrement et longuement observés. Un mâle nous a même fait la faveur de lancer un long appel. Intéressants à observer aussi sont leurs nids d’abri pour la nuit.

Nid d’orang outan où il passe ses nuits

La faune est d’une incroyable diversité. Ci-dessous, la Roussette de Malaisie, ou Renard volant (genre Pteropus, qui inclut les chauves-souris les plus grandes du monde), observée plusieurs fois… de nuit, mangeant des fruits à bonne hauteur ; la civette palmiste au centre.

Ci dessous les civettes :

Quelques infos sur les civettes (Vivéridés) :

“La Civette de Malaisie a été vue tous les soirs, parfois dans de très bonnes conditions, toujours sur la
piste. C’est la moins farouche de toutes. La Civette palmiste commune et la Civette palmiste
hermaphrodite ont été observées à chaque sortie, soit au sol – sur la piste -, soit dans les arbres. La
Civette palmiste à bandes a été vue une seule fois, de manière assez furtive. Quant à la Civette-loutre
de Sumatra, très discrète et très rare à Bornéo, elle a été aperçue à deux reprises sur la piste, mais de
manière très… confidentielle !
Nous avons cherché le Binturong les trois premiers soirs, sans succès. Puis, une nuit, nous avons trouvé
l’animal au sommet d’un figuier, en train de se délecter de fruits tout juste mûrs. C’était sans aucun
doute une femelle car nous avons vite vu que l’animal était en fait accompagné de deux jeunes. Par la
suite, tous les autres soirs, les animaux étaient au rendez-vous sur le même arbre. Le Binturong fait partie
de la famille des civettes et peut peser jusqu’à 10 kg. Son nom en malais signifie chat-ours et, en anglais,
on peut aussi l’appeler Bearcat.”

Philippe Hué

Le colugo (famille des Dermoptères, qui signifie “ailes de peau)), est un petit animal de la taille d’un écureuil, plutôt lent, et pourvu d’une membrane qui lui permet de planer d’un arbre à l’autre: une sorte de locomotion aérienne entre les grands arbres !

A terre, deux belles rencontres ont été le chat du Bengale et le chevrotain napu. Tous deux au bord de la piste. Le chevrotain compte parmi les plus petits mammifères ruminants de la planète.

Ci-dessous: la grenouille de Wallace (Rhacophorus nigropalmatus) perchée ur une branche. Voilà ce qu’écrit Wallace

“C’est, je le crois, le premier exemple connu de “grenouille volante”, et il est fort utile pour les darwiniens tant il démontre que la variabilité des doigts, qui ont déjà été modifiés afin de mieux nager et grimper par adhésion, a été mise à profit pour permettre à une espèce apparentée de se déplacer dans les airs comme un lézard volant”

Ci-dessous: les reptiles sont nombreux dans la forêt. Quelques serpents ont traversé le chemin la nuit : le cobra royal (Ophiophagus hannah) ; deux espèces de vipères dont Tropidolaemus subannulatus (photo au centre) et Boiga cynodon (à gauche). Un varan a été surpris montant à un arbre.

Quant aux oiseaux, une centaine a été observée, dont certains ont des couleurs magnifiques, comme le calao rhinocéros (photo ci-dessus). Parmi les espèces “emblématiques” (E): Aigle noir ; Trogon de Duvaucell ; Malcoha rouverdin ; Podarge cornu ;
Hémiprocné coiffé ; Martin-chasseur gurial ; Fauconnet de Bornéo (E) ; Guêpier à fraise ; 6 espèces de
calaos : Rhinocéros, à Casque rond (photo ci-dessous à gauche), Pie, Charbonnier, Garlup, Festonné ; Pic à ventre blanc ; Eurylaimes
rouge et noir et à Capuchon ; Barite chauve (E) ; Rhipidure pie ; Faisan noble ; Timalie à ailes rousses ;
Alkalat géant ; Irène vierge ; Shama de Strickland (E) ; Tchitrec de paradis ; Enicure de Leschenault ;
Verdin Barbe-bleue ; Dicée à croupion jaune (E) ; Arachnothère à joues jaunes… La nuit, nous avons vu,
de très près, les trois grands rapaces nocturnes de Bornéo : la Chouette Leptogramme, le Grand-duc
bruyant et le Kétoupa malais.

Ci-dessous: oiseau tailleur à queue rousse, ketoupa malais qui vit dans les marais, et le superbe calao rhinoceros

D’autres espèces discrètes présentes dans la forêt ont laissé quelques traces de leur présence, comme l’ours malais (traces sur la route, traces de griffes sur les troncs), ou l’éléphant. Sa présence est aisée à détecter par les traces laissées sur le chemin, et les nombreuses déjections odorantes. Nous en avons fait fuir quelques uns, et avons entendu leur barrissement de protestation.

Visite au bord de la rivière Kinabatangan (en crue)

La rivière en crue que nous avons parcourue en bateau, nous a permis d’approcher les différentes espèces de primates perchés sur les arbres des bordures de la rivière.

Les nasiques au nez impressionnant (photo ci-dessus et ci-dessous à droite) sont endémiques de Bornéo. Ils vivent en groupes séparés des autres singes: langurs noirs (ci-dessous à gauche), macaques crabiers (ci-dessous à droite).

Mais la forêt tropicale est également riche de bruits, qui évoluent de l’aube au crépuscule. Amphibiens et insectes en sont les auteurs principaux. Le chant le plus extraordinaire par sa puissance était celui de la cigale de 6 heures (Pomponia merula) : il commence vers 17 h 15 et s’arrête vers 18 h. Il commence par un grincement decrescendo, suivi de gémissements sonores qui donnent l’impression d’être entouré de spectres.

La biodiversité de l’hôtel

Des invertébrés parfois somptueux vivent au petit hôtel où nous étions ! Citons tout d’abord ce coléoptère magnifiques, un mangeur de bois (xylophage) Cyriopalus Wallacei (cf dessin et photos ci-dessous), du nom du célèbre explorateur Alfred Russel Wallace (1823-1913), une grande figure de l’histoire des sciences et de l’exploration du XIXe siècle. Grand collectionneur d’animaux et de plantes. il rapporta de l’île de Bornéo 500 espèces différentes lors de sont exploration de l’archipel malais entre 1854 et 1862. A gauche, un dessin représentant quelques uns des coléoptères décrits par Wallace, dont Cyriopalus en bas à droite. Sur les deux photos à droite, ce même coléoptère xylophage occupait les toilettes de l’hôtel !

Une sylviculture discutable

Sur les murs de la salle étaient étalés les principes de la gestion sylvicole pratiquée dans cette forêt jugée compatible avec la protection de la nature. Depuis 1997, l’exploitation du bois à Deramakot rentre dans les directives d’une certification, mais déjà en 1993, le département de foresterie de Sabah (SFD) avait adopté les techniques de prélèvement de bois réduits (RIL, Reduced Impact Logging). Le but est de minimiser les dommages faits aux sols et à la production d’eau de qualité lors des prélèvements de bois, qui doit servir de modèle de référence pour une mise en place de cette technique dans les forêts productives. La forêt est découpée en 135 parcelles (entre 300 et 600 hectares par parcelle). Chaque année, deux à trois de ces parcelles sont exploitées et environ 2000 arbres sont abattus. Les parcelles sont donc exploitées tous les 40 ans environ. Après l’opération sylvicole, on reconnecte les drains, on supprime les ponts et on remodèle les zones d’atterrissage.

Les retombées de cette sylviculture semblent positives : le nombre d’espèces d’arbres est similaire dans les forêts non touchées, soit 1200 espèces d’arbres, 149 espèces de mammifères et 220 espèces d’oiseaux, quoique le nombre de mammifères globalement décroît de 149 à 119 et celui d’oiseaux à 160. Ce nombre augmente à nouveau après 40 ans d’abandon. Globalement donc, la formule adoptée par la foresterie conserve le nombre total d’espèces, à la différence des autres types d’usages. Ainsi, après brûlis, puis reconquête végétale, le nombre d’arbres n’est plus de 80 et le nombre de mammifères de 42, oiseaux à 60 espèces. Pour bien convaincre, panneaux et livres soulignent que dans la conversion forêt primaire/plantation en huile de palme, il ne resterait plus qu’une seule espèce d’arbre et 8 mammifères et 12 espèces d’oiseaux.

Cette situation qui semble parfaite à première vue l’est beaucoup moins quand on parcourt la route de la réserve. Nulle part on ne trouve de canopée dense et fermée, si typique des forêts tropicales. Les trouées y sont si nombreuses qu’elles sont la norme : la rareté des très gros arbres prive certains mammifères d’habitat pour y nicher, comme les écureuils volants et les calaos, et les épiphytes, espèces végétales vivant sur les branches, d’y vivre. En revanche, d’autres plantes héliophiles prospèrent, comme diverses espèces de lianes, les bananiers ou le gingembre, qui offrent du nectar et des fruits à qui veut. Par ailleurs, les pistes sont très larges, entaillant profondément les collines. Elles ne disparaissent pas en 40 ans, on en voit les traces très nettes dans les pistes secondaires. Le spectacle est aussi souvent désolant, lorsque ces routes sont parsemées de très gros bois fraîchement coupés.

Les photos ci-dessous sont celles de Deramakot : la canopée est souvent éclaircie et les arbres isolées. A droite, une zone récemment coupée à blanc.

En fait, il est probable qu’il n’existe aucune gestion durable au sens moderne du terme, en dehors de celle effectuée par les populations locales d’un passé récent. La biodiversité y est trop fragile parce que les espèces sont puissamment interconnectées, et très vulnérables aux changements occasionnés par les coupes. Les données fournies par les écologues sont sans doute à mesurer à plus large échelle de temps. L’impression qui se dégage est que tout cela n’est que de la poudre aux yeux, pour continuer à faire de l’argent sous couvert de protection, pour encore faire plus d’argent en attirant les touristes intéressés par la nature. A ce sujet, l’approche par la technique du spoteur, soulève quelques questions. On peut en effet se demander si le balayage constant par la lampe, effectuée tous les soirs par plusieurs groupes, n’est pas néfaste pour la faune, rien qu’en désignant aux prédateurs des proies qui souhaitent rester discrètes.

La grotte de Gomantong

Une visite aux grottes de Gomantong a clôturé ce voyage. Je rêvais de voir l’écosystème étrange de grottes calcaires. Celle du site de Gomantong est la plus large de Sabah. Pour l’atteindre, il faut traverser une petite forêt dense habitée par le langur rouge (nous y avons vu une femelle et son petit, un superbe moment !).

La grotte produit la plus grande quantité de nids comestibles d’hirondelles (4 espèces) qui vivent sous les voûtes de la grotte. Leur sonar leur permet, comme les chauves souris, de se repérer dans la grotte. Mais le plus extraordinaire est l’importance de ces colonies de chauve-souris (7 espèces sont répertoriées dans les grottes de Sabah) accrochées au vaste plafond. Leurs déjections alimentent tout un écosystème de coléoptères coprophages, parmi lesquelles de gigantesques blattes, qui grouillent à terre, sur les murs et sur les rambardes du sentier en bois qui parcourt la grotte. Il existe aussi de crabes spécialisés dans la consommation des déjections dans les écoulements d’eau permanents. Nous y avons vu des rats, mais bien d’autres espèces (serpents, araignées, scorpions, lézards) habitent la grotte même, pour s’y nourrir ou s’y reproduire.

Un écosystème d’une incroyable complexité, qui se poursuit en dehors de la grotte, lorsque les chauves-souris qui quittent la grotte le soir sont attaquées par le faucon des chauves-souris ou d’autres rapaces.

Les touristes arrivent par cars entiers voir ce phénomène de prédation, mais peu s’aventurent dans la grotte elle-même : le noir, l’odeur forte, la présence grouillante d’animaux peu attractifs, semblent les répugner. Dommage, car non seulement cette grotte est l’exemple d’un écosystème d’une incroyable complexité et diversité, mais elle est aussi très bien expliquée par de grands panneaux à l’entrée.

Un beau voyage, certes, dans une nature qui m’a longtemps fait rêver. Qui laisse peut-être plus que tout autre, le sentiment d’une immense fragilité face à l’évolution de sociétés actuelles.

Quelques références

Wich S.A, Meijaard E., Marshall A.J., Husson S., et al. 2008 Distribution and conservation status of the orang-utan (Pongo spp.) on Borneo and Sumatra: how many remain? 2008 Fauna & Flora International, Oryx, 42(3), 329–339

Mohamedi A., Samejima H., Wiltin A. 2009 Records of five Bornean cat species from Deramakot Forest Reserve in Sabah, Malaysia CATnews 51.

Piper P.J., Cranbook E, Rabett R.J. Confirmation of the presence of the tiger Panthera tigris (L.) in Late Pleistocene and Holocene Borneo. Malayan Nature Journal 2007 59, 3, 259-267.

Philips field guide to the mammals of Borneo. 1998. John Beaufoy Publishing.

Ripley S.D. et rédacteurs des collections Time Life 1969. Paysages et nature en Asie tropicale

Wallace A.R. 2022 L’archipel malais. Récit de voyage avec des études de l’homme et de la nature. Plume de carotte

Cette publication a un commentaire

  1. Canbeden

    J’ai bien aimé cet article sur les forêts de Bornéo. Je suis à l’aéroport de Lyon en direction de la Malaisie pour un 5ème voyage. Je vois à chaque voyage l’état lamentable des forêts. Les plantations de palmiers pour l’huile de palme représentent une partie importante de l’île.
    Ce voyage ce sera pour revisirer Kuala Lumpur Penang et Kota Kinabalu

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