La Bruche et ses forêts alluviales

Les forêts alluviales : un trésor de nature méconnue

La forêt alluviale du Rhin, Offendorf. Photo Gérard Lacoumette. Ces forêts sont les plus riches de la plaine d’Alsace en termes d’espèces et de types biologiques (arbres, buissons géants, lianes), et les plus complexes au regard de l’architecture forestière.

Les forêts alluviales de la Bruche n’ont pas la même richesse en espèces en raison de substrats plus acides et d’une dynamique fluviale moindre, mais elles en auraient sans doute la complexité et la productivité.

Les forêts alluviales (forêts riveraines ou ripisylves) évoluent comme leur nom l’indique, sur les alluvions (ou sédiments) déposées par le cours d’eau. Ces alluvions occupent le lit mineur au sein duquel coulent les eaux de surface, ainsi que le lit majeur, qui correspond à l’étendue couverte par les inondations, des plus fréquentes aux plus rares dans le temps.

Une zone inondable comprend donc aussi bien des milieux régulièrement inondés à chaque crue que ceux qui peuvent l’être exceptionnellement (une fois au moins tous les cent ans voire bien plusieurs siècles). À ces eaux oscillant latéralement dans la plaine d’inondation s’ajoutent celles issus des nappes souterraines, qui circulent lentement dans les alluvions ; ces eaux profondes remontent lors des périodes d’inondation, s’ajoutant aux eaux de surface, et s’enfoncent dans les alluvions en périodes d’étiage.

Ci-dessous photo 1: schéma des flux d’eau dans une vallée alluviale. Photo 2: schéma d’un paysage alluvial : le cours d’eau principal (en hachuré) est bordé de bras latéraux (en noir) qui sont régulièrement inondés lorsque la rivière déborde latéralement. Ces inondations déposent des bois morts arrachés à la forêt, ce qui augmente encore la complexité des formes géomorphologiques.

Les forêts alluviales abritent un nombre considérable d’espèces animales et végétales, grâce à la permanence de l’eau et la productivité de l’écosystème.

Ci-dessous : Photo 1 les forêts alluviales se modifient en fonction de la dynamique de la rivière. Près du lit mineur, les inondations sont fréquentes et seuls les saules s’y établissent. Photo 2: à l’arrière des saulaies, les inondations sont moins violentes, et les forêts s’enrichissent en espèces: chêne, orme, aulne, érables, frêne, merisier etc… Schémas Schnitzler 2007

Parmi les plus emblématiques, on peut citer le castor, qui occupe les bras secondaires des rivières et qui peut en édifiant des huttes sur ces cours d’eau, peut modifier profondément le fonctionnement de l’écosystème.

Contraintes et avantages pour les plantes à vivre le long d’une rivière

Les contraintes

Les plantes vivant dans les zones alluviales sont soumises aux contraintes suivantes : des submersions périodiques qui rendent le milieu anoxique (sans oxygène), sur une durée d’autant plus longue qu’elles vivent dans des zones longuement inondées ; ou encore, pour celles qui vivent en bordure du lit principal, des arrachages ou des enterrements sous les sédiments déposés lors des crues.

Mais si les forêts dépendent étroitement des cours d’eau pour leur fonctionnement, elles influencent également le cours des rivières, notamment celles qui vivent proches du lit mineur. Ainsi, la chute des arbres, provoquée par l’érosion des berges, ralentit ou accélère les vitesses des courants, créant de nouveaux bras, voire provoque des changements de lit.

Ci-dessous: Ces amas de bois mort sont favorables à toute une vie aquatique et semi aquatique (poissons, insectes..). Ces arbres modifient aussi le cours de la rivière, créent des bras morts également très favorables à la vie animale et végétale.

Photos 1 à 3 : les laisses (bois morts) témoignent d’une certaine naturalité de la rivière. Ils contribuent à créer des habitats pour les poissons et les invertébrés aquatiques. Ces laisses contiennent également des bois issus des renouées du Japon, très présentes le long de la rivière. Grâce à la couverture ligneuse, ces renouées n’ont pas tout envahi.

Les avantages

Il y a bien des avantages à vivre en bordure de cours d’eau pour les plantes qui supportent les inondations : les nappes souterraines proches de la surface permettent une alimentation en eau toute l’année, même en période d’été chaud et sec ; les inondations apportent des nutriments (phosphore, azote notamment) qui favorisent leur croissance. Cela explique la vitalité végétale, qui se manifeste par les grandes dimensions des arbres et des buissons. Les inondations favorisent aussi la propagation des graines et des pollens, et multiplient les habitats pour toute une faune vivant dans ces milieux humides.

L’ensemble de ces facteurs donne aux forêts alluviales une physionomie tout à fait particulière. Dans les zones les plus favorables, sur les terrasses proches du lit de la rivière, où les inondations ne subsistent pas trop longtemps, les espèces sont nombreuses à y vivre, tant au niveau des ligneux (arbres, buissons, lianes) qu’herbacées. La compétition entre espèces est ici amoindrie par plusieurs facteurs: la présence constante d’eau, même au cœur de l’été ; par une profusion d’éléments minéraux qui assurent aux plantes une grande vitalité, une canopée ouverte liée aux chutes d’arbre, ce qui laisse entrer la lumière, des sous-étages denses permettant aux animaux de s’y reproduire en paix.

Que reste-t-il des forêts alluviales des vallées vosgiennes ?

Dans les Vosges, les vallées alluviales seraient totalement dominées par la forêt, si l’homme ne les avait éliminées depuis des siècles, pour y faire des prairies, des pâtures et plus récemment une extension des habitats. En supprimant les forêts, les habitants des vallées ont éliminé l’habitat indispensable pour la survie des castors, qui par ailleurs étaient chassés pour leur fourrure. Depuis les efforts de réintroduction, le castor est à nouveau présent, mais de manière très discrète dans les vallées vosgiennes. Il est davantage présent dans les rivières de plaine.

Durant les derniers siècles, les rivières vosgiennes ont été également aménagées et enrochées, afin de gagner des terres et éliminer les inondations. Les forêts ne reviennent que lorsqu’on laisse les prairies en libre évolution, et qu’on ne coupe plus les arbres des bords de rive. Ce cas de figure se trouve surtout à l’aval des vallées. Malgré la petitesse des surfaces, elles sont intéressantes à étudier. En effet, ces petites forêts inondables sont de précieux témoignages de la biodiversité des vallées vosgiennes.

Nous prendrons ici l’exemple de la vallée de la Bruche, où subsistent encore quelques forêts alluviales dans sa partie moyenne.

Histoire naturelle de la vallée de la Bruche

La Bruche est un affluent de l’Ill et du Rhin. Elle prend sa source à 690m d’altitude au pied de la montagne du Climont. Son lit majeur occupe 730 km² entre sa source et sa confluence avec l’lll et le Rhin à hauteur de Strasbourg, après un parcours de 75km. A hauteur de Wisches, son fond de vallée est d’environ 200m ; il atteint 1000 m au début du cône de déjection de la rivière à hauteur de Mosheim.

Le matériel alluvial de la vallée, issu de l’érosion des granites, gneiss, grès et schistes, ne s’est pas accumulé dans la vallée, mais à leur débouché, permettant la formation d’un puissant cône de déjection.

La pente globale de la rivière est assez modeste (7,4 pour mille) mais comporte plusieurs valeurs : 17% en amont de Schirmeck ; 8% entre Schirmeck et Urmatt (les deux constituant la vallée supérieure de la Bruche : 290 km²), 4% entre Urmatt et Mutzig (vallée moyenne : 145 km²), 1,5% entre Mutzig et Strasbourg.

La largeur du lit majeur augmente à partir de Wisches (200m), atteignant 1000m à Dinsheim. La rivière y développe de larges méandres et des îles, notamment à hauteur de la confluence avec des affluents de rive gauche et droite et ce jusqu’au débouché de la vallée. En revanche, dans les zones plus réduites en surfaces (pour des raisons tectoniques), la rivière n’a guère l’espace pour développer des méandres, sauf aux niveaux de certaines confluences.

Les crues de la Bruche surviennent essentiellement en hiver et au printemps. Ces dernières sont en général très violentes du fait de l’état de saturation des sols après l’hiver et de la fonte des neiges à l’occasion d’un redoux en altitude. Ce phénomène – pluie sur manteau neigeux- peut également être observé en hiver. Ce fut le cas en février 1990. Ces crues affectent les activités humaines, non seulement parce que les villages ont investi le lit majeur de la rivière, mais aussi parce que la vallée a été profondément transformée par les aménagements de la rivière. Ces aménagements ont été particulièrement importants au cours du XXe siècle.

Quelques images des crues du XXe siècle

Inondation de la Bruche, source : DREAL Grand Est. On voit que les eaux ont débordé dans le lit majeur de la rivière.Ce processus permet l’alimentation des nappes et limite la violence des crues vers l’aval. Il est donc aberrant de construire dans ces zones, pour la sécurité de tous.

Ces aménagements se sont encore renforcés depuis 1970, du fait de la construction de la voie express qui recoupe le lit majeur initial du cours d’eau

La crue de février 1990 a marqué les esprits par son ampleur. Les eaux ont envahi la quasi-totalité des agglomérations situées dans le lit majeur, qu’elles aient été protégées ou non par des ouvrages artificiels (digues, murs, etc…). Ainsi, à La Broque et Schirmeck, les eaux ont envahi les centres des villages avec une hauteur d’eau atteignant parfois le mètre ; dans la partie intermédiaire de la Vallée à Dinsheim, le centre a été envahi par les eaux notamment du fait de la submersion d’une digue.

Ci-dessous : photos de la crue de 1990. La quatrième photo représente Schirmeck inondé en 1947.

Les images ci-dessous illustrent l’avancée des constructions dans les parties basses de la vallée, dans 4 secteurs de la Bruche: à gauche, la Bruche au XIXe siècle; à droite la Bruche au XXe siècle. On mesure, à l’aune des inondations, combien ces constructions sont discutables, pour l’économie, mais aussi pour la protection des habitants. En effet, les conséquences sont une augmentation des débits de pointe de crue, augmentation de la hauteur des plus hautes eaux de l’ordre de 10 cm, une réduction du temps de propagation des crues entre Wisches et Oberschaeffolsheim pouvant attendre 4 heures.

La vallée à hauteur de Wisches au XIX e siècle (à gauche) et actuellement (carte IGN) dans 4 secteur aval de la Bruche

La Bruche à hauteur de Wisches

La Bruche à hauteur de Urmatt

La Bruche à hauteur de Heiligenberg

La Bruche à hauteur de Dinsheim

Sur ces deux cartes, on voit qu’une belle zone alluviale a été conservée, malgré l’importance grandissante des villes. Un lambeau de forêt alluviale en terrasse, au lieu-dit Oberallmend, a été aussi conservé, ainsi que de vastes prairies.

Notons que la Bruche est une rivière non domaniale, dont le lit appartient aux propriétaires riverains. Ceux-ci bénéficient de l’usage de l’eau, peuvent recéper les arbres, extraire des matériaux, mais doivent en contre-partie entretenir le lit et les rives pour assurer le libre écoulement des eaux. Les riverains ont également le droit de pêche.

Les paysages forestiers de la vallée

La source de la Bruche

La source se situe dans les pentes du Climont.

Ci-dessous: les photos montrent la source officielle de la Bruche, avec stèle édifiée par le Club vosgien. Photo 3: la source de l’autre côté du chemin

Les différents bras se répartissent dans l’espace occupé jadis par des communautés catholiques et mennonites, installés durant 2 siècles sur ses pentes, entre 1723 et 1770.

Ci-dessous :les clairières défrichées par les verriers au XVIIIe siècle, et entretenues par la suite par des fermiers. On voit bien le tracé de la Bruche au liseré d’arbres.

L’activité des verriers s’est arrêtée faute de bois, les forêts des environs étant totalement dégradées. En effet, pour obtenir de la pâte de verre, qu’on extrait par fusion de la silice des sables issus des grès, il faut arriver à une température d’au moins 1450° (abaissée par l’utilisation de fondants tels que la soude ou la potasse). Une telle température nécessite de grandes quantités de bois. Les verriers recherchent le bois de hêtre dans ce but : le hêtre est également bien utile pour qui sert également à neturaliser les couleurs créées par l’oxyde de fer de la silice. Par ailleurs, les verriers vivent en autarcie et ont besoin de pâtures pour un important cheptel, aussi bien pour amener le bois que pour labourer.

La Bruche continue son parcours dans des vallées relativement étroites, où elle n’a guère le loisir de s’étendre, sauf dans les zones de confluence. Les forêts qui la bordent sont réduites à quelques arbres longeant le cours d’eau, le reste étant transformé en prairies.

Les forêts riveraines de la Bruche

Après Rothau, la vallée s’élargit, permettant peu à peu l’édification de méandres et d’îles.

Les forêts de la vallée de la Bruche appartiennent à plusieurs associations forestières, toutes dominées par l’aulne glutineux (Alnus glutinosa). Les associations forestières sont les suivantes: saulaies à Salix fragilis, aulnaies-frênaies-ormaies; aulnaies marécageuses, chênaies à orme.

Ci-dessous: deux photos prises dans une aulnaie-frênaie-ormaie le long du lit mineur de la Bruche. photo 1: Lunaria rediviva et Prunus padus, couché (mais qui survit encore). Photo 2: l’aulne et l’orme présentent dans cette vallée une curieuse attirance, qui les fait pousser souvent très étroitement l’un à côté de l’autre.

Les aulnaies-frênaies-ormaies des bords de rivière sont les plus riches en espèces, on y trouve non seulement l’aulne, mais aussi l’orme diffus (Ulmus laevis), le tilleul à petites feuilles (Tilia cordata), le frêne (Fraxinus excelsior), érable plane (Acer platanoides) et sycomore (Acer pseudoplatanus), merisier des oiseaux (Prunus avium), chêne pédonculé (Quercus robur), charme (Carpinus betulus), le bouleau (Betula pendula). Certains arbres atteignent de grandes dimensions en des temps records.

Les sous-étages sont riches en espèces typiques des forêts alluviales : le noisetier (Corylus avellana), le merisier à grappes (Prunus padus), le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), le prunellier (Prunus spinosa), le fusain (Euonymus europaeus), le groseiller (Ribes rubrum), le sureau noir (Sambucus nigra),ainsi que des juvéniles des grands arbres et de petites lianes : le camérisier (Lonicera periclymenum) et le houblon (Humulus lupulus). On y trouve également des espèces typiques de milieux montagnards : le houx (Ilex aquifolium), le sapin (à l’état d’arbrisseaux) et pour les herbacées : Stellaria holostea, Ranunculus aconitiflorus, Lunaria rediviva, Leucojum vernum et Corydalis solida.  Ces deux dernières espèces sont des géophytes. Elles profitent de la lumière printanière dans les sous-bois lorsque ceux-ci ne sont pas encore verts. Elles fleurissent en quelques semaines grâce aux réserves accumulées dans des bulbes ou des rhizomes. Outre ces deux espèces, on peut y rencontrer d’autres géophytes communes à la plaine du Rhin, comme Anemone nemorosa, Ficaria verna, Allium ursinum, Primula elatior, Arum maculatum, Mercurialis perennis. On y trouve aussi le perce-neige (Galanthus nivalis). Peut-être une échappée des jardins ?

Les plantes vernales disparaissent en fin de printemps, mais bien d’autres espèces herbacées perdurent toute la saison de végétation : Lamium galeobdolon, Glechoma hederacea, Stachys sylvatica, Aegopodium podagraria, Carex remota, Galium aparine ; Melandrym rubrum, Euphorbia amygdaloides, Urtica dioica, Lamium maculatum, Alliaria officinalis, Circaea lutetiana, Carex acutiformis, Geum urbanum, Stellaria holostea.

Les forêts entre Wisches et Dinsheim

Les premières forêts apparaissent à hauteur de Wisches

Ci-dessous : Photo 1 : la forêt alluviale à hauteur de Wisches. La mieux conservée se situe en amont de la confluence Bruche Netzenbach. Photo 2 : la rivière Photo 3 : bordure de la forêt et prairie. En arrière plan: des conifères ont été plantés dans cette vallée. Les conifères ne sont pas indigènes aux forêts alluviales, et souffrent des excès d’eau.

Cette petite saulaie (Salix fragilis) est une rareté dans la vallée de la Bruche

Ci-dessous : une aulnaie-frênaie à orme a reconquis la partie amont de la confluence entre Netzenbach et Bruche. elle est très naturelle (on le voit à la présence de bois morts). Les sous-bois sont luxuriants et signent un milieu riche et productif. Sur la photo 2: le lamier jaune ; photo 3: tapis d’ail des ours:

Photo 4: tapis de Lunaria rediviva, une superbe fleur violette qui occupe toute la plaine alluviale. On la retrouve également le long de quelques affluents sur sol volcanique (Netzenbach, Haslach).

Photo 5 : une vanne en partie rouillée sur le Netzenbach proche de la confluence avec la Bruche. La forêt a disparu tout autour, ce qui permet à la renouée du Japon de prendre tout l’espace. Cette plante envahit les milieux alluviaux dès qu’on détruit la forêt.

Les forêts à hauteur d’Urmatt

Les forêts les plus intéressantes et les plus sauvages se situent à la confluence avec l’Eimerbachel, sans doute parce qu’elles sont très humides. Elles correspondent à une aulnaie marécageuse, milieu très rare dans cette vallée ! Ce petit marécage entre chemin de fer et route est aussi rare que remarquable. Les fleurs jaune vif sont celles du populage des marais (Caltha palustris), en pleine floraison au mois de mai. On y observe aussi Cardamine amara, Valeriana officinalis et Iris pseudacorus.

Les forêts à hauteur de Gresswiller

La plaine alluviale s’est élargie, mais elle est fortement marquée par des infrastructures de routes, chemins, constructions. Les aulnaies-frênaies à orme qui subsistent sont dans un bien mauvais état, coupées par des chemins et des constructions. Les bords de la Bruche conservent encore une dynamique semi naturelle avec arbres tombés dans l’eau et laisses. La renouée a beaucoup envahi les prairies avoisinantes et les trouées.

Ci-dessous : photo 1 vue de la Bruche avec bordure de petits saules. Photo 2: une aulnaie de recolonisation d’une prairie. PHoto 3: les bords de la Bruche: particulièrement sauvage, malgré des enrochements et un canal récemment surcreusé.

Les sous-bois sont riches en gros arbres (orme, aulne, merisier, chêne…). Quelques sapins arrivent à s’y implanter (photo 1). Photo 2: parterre très riche en plantes vernales, dont Corydalis solida et Ficaria verna. Photo 3: Ranunculus aconitiflorus.

Ci-dessous : parterre de nivéole (Leucojum vernum) défleurie en mai. Cette plante est surtout présente dans les vallons montagnards (Hasel, Eimerbaechel, Netzenbach). La corydale est aussi bien présente dans les vallons voisins.

ci-dessous: photo 1: Corydalis solida en fleur; photo 2: Leucojum vernum en fleur (photos Internet)

Nivéole (Leucojum vernum) dans les forêts alluviales de la Bruche

Les forêts à hauteur de Dinsheim

Sur la photo ci-dessous, se trouve une forêt (Oberallmend) au milieu de prairies au sud de Dinsheim. Ce milieu est encore relativement bien préservé.

Oberallmend correspond une chênaie à orme et une aulnaie à frêne. Ces deux formations forestières sont bien abimées par les coupes, notamment l’aulnaie, dont plusieurs arbres sont morts. C’est bien dommage, notammnet pour la chênaie, car il s’agit ici du seul témoignage de ce type de forêt de toute la plaine de la Bruche.

Photo 1: une partie un peu mieux préservée de la chênaie d’Oberallmend ; Photo 2: l’aulnaie a été fortement coupée. Photo 3: en bordure de ces petites forêts, les peupleirs trembles occupent les lisières.

Ce n’est qu’à cette partie de la plaine qu’apparait le genêt qui s’épanouit autour de la forêt d’Oberallmend (photo 1 et 2). Les prairies sont également de toute beauté. Les petits chênes y sont nombreux, et pourraient former de belles chênaies si on laissait évoluer la prairie vers la forêt.

Conclusion

La vallée de la Bruche ne comporte plus guère de forêts alluviales, mais les lambeaux qu’on peut y trouver témoignent de leur richesse potentielle. Il serait important qu’on puisse permettre à ces forêts de retrouver davantage de surfaces, et surtout de les protéger des coupes et autres activités qui en altèrent le fonctionnement. Le fait que la Bruche puisse inonder sa plaine est aussi d’une grande importance pour ces forêts.

Pour mieux comprendre l’importance des inondations dans les forêts riveraines des cours d’eau, je vous suggère de regarde le film intitulé « La Moselle ensauvagée« .

Références

Schnitzler Annik 2007 Forêts alluviales d’Europe. Ecologie, biogéographie, valeur intrinsèque. Tec et Doc Lavoisier.

Stenger Antoine 1988 La verrerie du Hang. Dans: « Verreries et verriers d’Alsace du XVIe au XXe siècle ». Saisons d’Alsace32e année, n° 99 Editions de la Nuée bleue. p 82-87

Remerciements

Un grand merci à Damien Saraceni pour ses très utiles conseils et son enthousiasme sans faille !

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