La carte géologique de la région indique deux grandes formations géologiques, l’une sédimentaire, composée de grès, et l’autre, plus localisée, est volcanique. Dans cet article, nous explorons les paysages volcaniques.
La géologie change au-dessus de la vallée de la Bruche, entre Obershaslach et Schirmeck, par la présence d’une activité volcanique importante qui signe la fin de l’ère primaire, entre 380 et 320 millions d’années. À cette époque, les deux grands continents de la Terre Laurasie et Gondwana se rapprochent lentement, écrasant les microcontinents qu’ils rencontrent. Au terme de cet épisode majeur de l’histoire de la terre, les continents ne formeront qu’un seul grand continent, la Pangée.
Deux anciens massifs volcaniques ont laissé des traces dans les paysages actuels : celui de Schirmeck, et celui du Nideck.
Ces deux massifs reposent sur un socle constitué de couches sédimentaire faiblement métamorphisée à grains fins, la muscovite. Ces couches s’empilent les unes sur les autres, témoignant de dépôts d’argile dans des mers peu profondes. Elles se sont ensuite diversement fracturées avec les événements tectoniques de la fin de l’ère primaire.
Au-dessus de ce socle se sont déposés des laves de rhyolite denses très riches en silice.
Les laves de rhyolite sont particulièrement spectaculaires au Nideck : épaisses de 30 à 40m, elles présentent des faciès d’éboulis et de falaises friables aux parois subverticales très différents de ceux du grès. On y trouve des formations hexagonales en prismes qu’on appelle « orgues » rhyolitiques.
Le fond du vallon du Nideck est connu pour ses deux cascades, qui tombent à pic du haut d’un mur de falaises.
Des éruptions cataclysmiques
La rhyolite est très visqueuse et ne laisse pas les gaz s’échapper lorsque le magma s’échappe de la chambre magmatique par des fissures. Cela provoque de violentes explosions, avec des projections à longue distance et émission de gaz extrêmement chauds, de cendres, de gouttelettes de magma très chaud, projetés en nuée ardentes à 200-400 km/h. Ces nuées ardentes retombent au sol, produisant une autre roche, l’ignimbrite. Cette roche est à l’inverse de la rhyolite peu dense, avec une matrice de couleur rose par un oxyde de fer, l’hématite.
Entre ces périodes éruptives se forment d’autres roches, qui sont issues du transport du matériel volcanique (rhyolite) par les rivières de l’époque. Ce sont des couches de conglomérat, qui sont très friables car peu denses. L’apparition des conglomérats signe une pause volcanique, puis reprise du volcanisme avec falaise de rhyolithe.
Les successions de roches qui s’observent en montant le sentier partant de la D 218 au bas du Nideck vers la falaise du Hirschfels sont les suivantes : socle, dépôts de rhyolite, dépôts d’ ignimbrite, coupe dans les conglomérats, puis « orgues » de rhyolite. Cela permet de retracer de manière plus précise les événements qui se sont produits il y a plusieurs centaines de millions d’années.