Localisation de la grotte : N 44,17642° / E 4,02078° Dénivelé : jusqu’à -40 m. Commune de Soustelle
Michel Wienin, géologue et spéléologue passionné, m’a emmenée dans cette grotte en septembre 2122. Le nom attribué à cette grotte est celui de son propriétaire, Silvain, qui habitait dans une maison jute à l’entrée de la grotte, se situe à côté d’un ruisseau affluent secondaire du Gard, près de Soustelle, dans un vallon étroit et boisé.
Nous devons pour l’atteindre, traverser le Galeizon, qui fait partie des belles rivières sauvages des Cévennes, par un superbe pont du XVIIIe siècle, nommé « pont des camisards ». Il a été construit sous ordre de Louis XIV dans le cadre de la construction d’un réseau routier afin de quadriller les Cévennes et éviter une reprise des insurrections des protestants contestataires. A cette époque, toutes les cavités avaient aussi été fermées pour éviter qu’elles leur servent de refuges. Actuellement, il existe encore de nombreuses cavités qui ont servi aux camisards, mais elles sont la plupart du temps restées secrètes pour ne pas être détériorées.
Proche de ce pont, dans la rivière appelée Rieu-Sec (Rieusset sur IGN), se trouve un barrage de castors. Le bassin du Gard a été en effet le refuge de cette espèce au plus fort de sa persécution. C’est à partir de cette population relictuelle du Gard, qu’on a pu en partie (avec celles de la Camargue et de la Durance) repeupler d’autres régions de France.
La grotte Silvain toute proche, avait été fermée en 1730, puis rouverte au XIXe siècle par le propriétaire, qui souhaitait en faire une cave pour faire mûrir les fromages. Cela explique que l’entrée soit marquée par une construction en pierre, et à côté de la maison, abandonnée depuis des années.
Nous avons parcouru environ 650 m en 2h30. (cf ligne violette sur la carte)
Les points marquants sont : près de la sortie, des gravures du XIXe siècle, effectuées par les ascendants directs du propriétaire, montrant un fusil, et une colombe avec deux rameaux de laurier, symboles d’un mariage. À l’époque, il était courant de faire quelque exploit par les invités le jour du mariage.