Les Vosges sont riches en vestiges archéologiques, souvent méconnus du public car peu mises en valeur, et c’est bien dommage ! En effet, ce n’est que par une connaissance suffisante de l’histoire de nos ancêtres que nous en protégerons leurs traces, même enfouies dans les sols et les pierres.

J’ai eu la chance de faire plusieurs sorties passionnantes avec un historien amateur éclairé, Jean-Marie Holderbach, auteur de plusieurs publications sur ses découvertes de sites protohistoriques et historiques du nord des Vosges et du piémont

Une crête pas comme les autres

Cette crête d’altitude entre 800 et 900 m domine les vallées de la Mossig et de la Hasel. Du col du Hoellenwasen au Baerenberg, puis au Sud du Schneeberg et par les deux sommets de l’Umwurf, pour descendre au carrefour des Pandours, cette ligne forme la limite entre les cantons de Molsheim/Wasselonne et les communes d’Obershaslach et d’Engenthal.

Les ruines sous l’ancienne chaume du Hengst correspondent sans doute un abri de berger, caché dans les rochers.

En remontant vers le rocher de Urstein puis en continuant vers le col de Hoellenwasen, une corniche abrite un autre abri avec petit mur. Cet abri peut être ancien, si on en croit la taille de certaines pierres, mais celles-ci été remaniées par des promeneurs, nombreux sur ce sentier, pour y construire un petit muret.

En montant vers les hauteurs du Baerenberg (969m), un mur en pierre sèche, entrecoupé par des fossés, aboutit au rocher. Ce mur se poursuit ensuite jusqu’au sud du Schneeberg

Sur la hauteur du Baerenberg

Jean Marie Holderbach examine la croix du sommet du Baerenberg. Sur l’image de droite, le premier plan correspond au Baerenberg. Au loin apparaît la ruine d’habitation. Ce site a été dévasté par une tempête en 1999 et les épicéas reprennent lentement possession des lieux.

Une ruine d’habitation apparaît sur la limite entre les forêts domaniales d’Engenthal et Haslach

En continuant la ligne de crête vers le Schneeberg, hors sentiers, on voit apparaître par endroits un ancien chemin creux, totalement abandonné, bordé de ruines, de bornes et d’un très long mur. Ce chemin se poursuit jusqu’au-delà de l’Umwurf.

Portions du chemin creux, renforcé par endroit de blocs de grès comme un “Viehweg”

Murs, bornes et ruines en-dessous du Schneeberg et vers l’Umwurf.

Les bornes concrétisent l’ancienne frontière entre le comté de Dabo et l’abbaye de Niederhaslach au XVIIIe siècle, ce qui explique aussi la présence de bornes. On trouve aussi quelques ruines. Les périodes d’édification de ces constructions sont inconnues.

Constructions en ruine le long du mur et du sentier, marqué par plusieurs bornes

Le sommet de l’Umwurf est un lieu magique: une belle forêt, quelques beaux arbres, une étonnante petite construction sur les rochers, avec mur et petite maison avec vue sur la plaine

Les deux sommets de l’Umwur sont couronnés d’un ensemble rocheux impressionnant, relié par des murs Le sommet côté Est présente un rocher entourée de murs, une caverne troglodyte, l’inscription 1784-22 et 2 bornes de limites.

Le chemin creux se prolonge vers la place des Pandours, disparaissant parfois dans la végétation.

Tous ces vestiges et aménagements certifient la présence d’anciennes voies de communication entre la Lorraine et l’Alsace.