Texte Annik Schnitzler, photos: Annik Schnitzler, Jocelyne Hummel, Alain Charras; dessins: Thérèse Soulas
Ce trek de 8 jours, organisé par l’agence Point Afrique et localement par Inirane voyages, dans le Sahara central, nous a menés, à partir de Djanet, oasis située au sud est de l’Algérie, sur les hauts plateaux du Tassili n’Ajjer. Ces plateaux font partie du parc culturel du Tassili qui occupe 138 000 km2. L’altitude moyenne est de 1000 m avec des sommets atteignant 2 158 mètres d’altitude. Le réseau d’oueds qui entaille le plateau favorise à la fois le stockage et l’écoulement des eaux de pluie (pluies qui sont faibles et irrégulières).
Le point sur les oueds: un phénomène étonnant
J’ai assisté dans l’ouest marocain, près de Fort Bou Jerif, dans les années 1990,à la venue de l’eau dans un oued asséché depuis une dizaine d’années. L’atmosphère du désert était alors saturée d’eau à 90 % à la suite de pluies intenses sur l’Atlas, les nuages s’amoncelaient à l’horizon et le désert fleurissait !
Nous avions été prévenus de l’arrivée de l’eau et on nous avait dit où nous poster à un endroit précis pour la voir arriver. Avant l’arrivée de l’eau, tout était sec, entre l’oued et sa confluence un peu plus loin (voir ci-dessous).
L’eau est arrivée en vrombissant, déversant des litres d’eau couleur rouille.
Elle s’est écoulée devant nous à toute vitesse, pour rejoindre le cours principal (photo à droite ci-dessous).
Un grand moment. Mais nous avons appris que des campeurs s’étaient noyés dans un autre oued.
Revenons au Tassili
Ci-dessous à gauche : Situation du Tassili en Algérie ; au centre: géomorphologie du Sahara; à droite: notre parcours avec ânes à partir de Djanet.
Les paysages : forêts de pierre, arches, dunes et gorges
Les paysages du Tassili sont d’une incroyable beauté. On parcourt durant des kilomètres d’étroits passages de gorges, des talus d’éboulis, entre de hautes murailles de grès. Des lits d’oued (asséchés durant notre trek) témoignent de la présence d’eau durant certaines périodes de l’année.
Sur le plateau, paysages de sables et de roches (photos de gauche et du centre). A droite, sur le plateau, un reg.
L’origine des paysages de grès date de l’ère primaire (Cambrien 541 millions d’années, Ordovicien : 488-444 millions d’années). Ils sont issus de l’érosion d’un massif encore plus ancien (précambrien), étalés sur de vastes surfaces par les mers qui occupaient l’ensemble du Sahara à l’ère secondaire. Après le retrait des mers, de larges paléochenaux ont étalé les sables sur des centaines de kilomètres. Ces sables se sont solidifiés, formant des falaises de grès de hauteurs inégales. Ces falaises ont aussi été soumises à des événements tectoniques liés à la surrection du massif du Hoggar, qui expliquent l’importance des failles (et donc des gorges que nous avons traversées).
L’érosion continue au cours des millions d’années explique les formes curieuses des paysages gréseux actuels. En effet, à leur base, les grès forment des bancs massifs. Ils sont surmontés par des bancs de grès très minces alternant avec des niveaux plus fins (limon argile) épais et continus, plus sensibles à l’érosion par les vents et les contrastes de températures.
Les tours de pierre vues par une artiste
Des arbres millénaires dans le désert
Le cyprès de Duprez (Cupressus dupreziana) est une véritable curiosité botanique, qui n’existe qu’au Tassili n’Ajjer, entre 1000 et 2000m d’altitude. Sa population est extrêmement réduite, un peu plus de 200 individus ! Certains vivent en petits groupes, d’autres sont complètement isolés dans des déserts de pierre.
L’ extrême rareté de cette espèce explique qu’il soit classé parmi les 12 espèces les plus menacées au monde. Le cyprès est en effet un des derniers survivants d’une période plus humide du Tassili, (cf plus bas). La flore méditerranéenne, qui s’était avancée jusque très au sud dans le Sahara, a alors disparu, sauf dans certains massifs montagneux et notamment dans le Hoggar et les Ajjers, où les conditions écologiques étaient un peu plus favorables. Il n’est pas impossible que les sujets les plus âgés dont l’âge doit se compter en millénaires, aient pu naître sous des conditions climatiques différentes de l’époque actuelle.
Leur maintien dans les montagnes du Tassili s’explique par une pluviométrie un peu plus forte qu’à Djanet (où la pluviométrie est très irrégulière, et faible, inférieure à 20 mm par an). Par ailleurs, les Cyprès sont situés dans le lit des oueds, dans des gorges, où ils bénéficient, au moment des pluies, d’une véritable irrigation naturelle. Le cyprès est aussi bien adapté à l’extrême sécheresse, grâce à quelques adaptations bien spécifiques : des feuilles très aplaties et petites, ce qui réduit l’évapotranspiration, une capacité d’exploiter les condensations matinales des brumes et les gelées, des racines qui exploitent le milieu pour y rechercher l’eau.
Nous avons pu observer quelques individus dans les lits d’oued, où l’eau est présente en profondeur. Ces arbres auraient entre 600 et 2400 ans, voire plus. Leurs dimensions sont impressionnantes : jusqu’à 10m de circonférence, pour une hauteur de 10 à 20m.
Il semblerait que la santé de la plupart de ces arbres ne soit pas bonne. Leur feuillage est parfois jauni. Certains sont morts récemment, depuis près d’un an. Par ailleurs, aucun jeune plant n’est visible dans la partie visitée.
Sessin de cyprés: Thérèse Soulas
L’homme et le cyprès
J’ai demandé au guide s’il y avait des légendes ou des croyances autour du cyprès. Il m’a répondu par la négative, me précisant que ce sont les français qui ont mis ces arbres à l’honneur. Le cyprès est maintenant très protégé en Algérie, et parfois représenté sur les habitations (cf photos à gauche et au centre ci-dessous). Dans la vie courante, avant la protection du lieu, les nomades coupaient les branches pour en faire du feu, et ces traces de coupes sont encore bien visibles sur les arbres actuels (cf photo ci-dessous, à droite, et photo ci-dessous: on voit que le haut de l’arbre a été coupé). Les animaux domestiques consommaient aussi les pousses. Les textes des scientifiques soulignent que les diverses coupes et autres usages locaux ont sans doute joué dans la survie de cette espèce. Cela explique aussi l’absence de régénération notamment dans les sites les plus accessibles.
Photo ci-dessus (Alain Charras) : un vieux cyprès dont le houppier a été coupé.
Notre guide Mohammed devant un vieux cyprès. Dessin de Thérèse Soulas
Quelques autres plantes du Tassili
Le Tassili comporte d’autres espèces de plantes. Une des plus remarquables et des plus menacées est l’olivier de Laperrine (Olea europaea subsp. laperrinei) qui fait partie des espèces endémiques du Tassili (photo à gauche). Ci-dessous au centre, peu visible en raison d’une tempête de sable: des acacias occupent les oueds, formant parfois des peuplements importants.
A droite la rose de Jéricho (Anastatica hierochuntica) présente une adaptation très poussée à la vie dans le désert. Ses rameaux secs et recroquevillés enferment les fruits et les graines. Au contact de l’eau couvrant le sol, après une pluie abondante, les rameaux se déroulent et libèrent les graines. Leur germination donne des plantes vertes qui ont tout juste le temps de croître, fleurir et produire de nouvelles graines pendant la courte durée d’humidité du sol.
Ci-dessous, cet olivier a poussé isolé entre de grandes falaises, sur une dune.
Les animaux
Nous n’avons rencontré que très peu d’animaux lors de notre séjour. Toutefois, nous avons noté à plusieurs reprises des traces de mouflon à manchette dans le sable (photo à droite), de gazelle, de chacal doré (photo à gauche) et de fennec. Quelques oiseaux (traquet pie, grand corbeau) et chauves souris autour des campements ont complété nos observations de faune.
Ci-dessous : à gauche: Ammomane élégant, busard des roseaux, à droite grand corbeau (photos Alain Charras)
Images ci-dessous vues durant notre trek : empreintes d’un chacal, traces d’un mouflon à manchettes.
A droite, photo du mouflon (photo prise par Kuribo)
Le mouflon à manchettes, une espèce en danger
Le mouflon à manchettes appartient à l’ordre des Artiodactyles, famille des Bovidés, sous-famille des Caprinés, et constitue la seule espèce actuelle du genre Ammotragus. Excellent grimpeur, remarquable sauteur, il affectionne les régions montagneuses jusqu’à des altitudes avoisinant les 3000m. Animal très bien adapté à la vie dans le désert, sa physiologie lui permet de vivre plusieurs années sans boire en se contentant de l’eau des plantes. Il adopte alors un comportement en rapport : mode de vie en groupes familiaux, activité tôt le matin et tard le soir.
De nos jours, l’aire de distribution du mouflon à manchettes est fragmentée en îlots de taille variable dans l’ensemble des pays du Sahara. Ses effectifs les plus importants sont concentrés dans les pays du Maghreb : il est encore présent, quoiqu’en danger, dans les montagnes du Maroc, de l’Algérie, au nord et au sud de la Tunisie.
Plus modeste, ces coléoptères très élégants sur leurs hautes pattes (qui leur permettent de supporter des sols très chauds) et que nous avons souvent observé près des campements. A droite, traces de coléoptères dans le sable.
Les peintures rupestres du Tassili, de précieux témoignages d’une faune disparue et de l’histoire des sociétés préhistoriques du Sahara
Nous avons évoqué le climat pour expliquer l’état actuel du cyprès. Mais les climats successifs du Sahara central au cours de l’Holocène ont aussi marqué les évolutions de la faune et des sociétés humaines.
relations entre épisodes climatiques et évolution de la faune et des sociétés humaines sur 9000 ans (Le Quellec).
Le Sahara n’a jamais été un milieu très humide, comme on peut parfois le lire. Durant l’époque de réalisation des gravures « anciennes » locales, le Sahara central n’a donc jamais été, au mieux, qu’une mosaïque de steppes-savanes semi-arides (400 mm de pluies par an, relativement régulières) et qui hébergeait une grande faune africaine très riche. Deux périodes très sèches ont été détectées: l’une vers 8200 BP (dénommé « abrupt climate change event »), qui a perduré pratiquement un millénaire avant un retour d’une phase plus humide. Une deuxième phase aride a conduit à la situation environnementale actuelle. Cette phase s’est intensifiée progressivement durant tout l’Holocène moyen avec une accélération rapide autour il y a 4200 ans BP (« 4.2 ka abrupt climate change event ») une péjoration rapide. Cet important changement s’est notamment traduit par l’assèchement de nombreux lacs au Sahara et au Sahel. Des retours, d’amplitude mineure, à des conditions plus humides, s’observent après 3200 BP, avant que s’installe l’aridité qui prévaut encore actuellement.
Les sociétés préhistoriques du Tassili
Nous avons observé de très nombreuses peintures datant de plusieurs millénaires lors de notre trek. Ces peintures ont été très étudiées depuis les années 1960.
Citons le texte signé Christian Dupuy :
« Le territoire de l’Algérie comprend deux vastes régions montagneuses : au nord, les chaînes de l’Atlas ; au sud, les massifs du Sahara central. Toutes deux recèlent quantité d’œuvres rupestres offrant une diversité d’expressions exceptionnelle. On dénombre, dans la première région, 145 stations de gravures ayant fait l’objet de relevés à peu près complets et, pour le moment, une dizaine d’abris sous roche ornés de peintures, tandis que c’est par milliers que se comptent les stations de gravures et de peintures dans la zone saharienne. Bien que l’inventaire demeure lacunaire, on peut estimer supérieur à la centaine de milliers d’exemplaires les motifs peints et gravés dans ces contrées ; ce qui place l’Algérie au premier rang des pays de l’Afrique septentrionale pour l’abondance de son art rupestre. Les premières publications qui lui sont consacrées remontent au milieu du XIXe siècle et depuis les découvertes n’ont cessé de se multiplier. »
Bien souvent, ces peintures nous sont apparues abîmées et peu visibles, soit en raison des dégradations naturelles par les climats ou l’évolution naturelle de la roche, soit en raison de pratiques discutables de ces premiers explorateurs. En particulier, les méthodes de travail de Henri Lhote, dans les années 1950, ont été très dommageables, en particulier le mouillage des peintures et les tracés au fusain effectués directement sur les parois qui ont pollué les œuvres et rendu aléatoire toute tentative de datation directe par la méthode du radiocarbone. A la suite de ce chercheur, des générations de visiteurs les ont aussi abondamment mouillées au cours des décennies suivantes, jusqu’à ce que les autorités algériennes mettent en place une protection simple, mais efficace.
Nous avons pu admirer de belles représentations des premières populations du plateau de la Tassīli-n-Ajjer arrivés dans la zone de Sefar. . Les chercheurs reconnaissent dans les peintures de cette première période un style dénommé « Têtes Rondes » ou « Martiens” (cf photos ci-dessous).Ci-dessus, curieux personnage à très long nez.
Sur les trois photos ci-dessous on voit : à gauche, l’entrée d’une cavité naturelle, dans laquelle un dessin représentant une femme en train d’accoucher a été dessinée. A droite, un être mythique.
Certaines peintures évoquent des chasseurs de grands animaux, encore très présent a l’Holocène ancien, lorsque le climat était plus humide. Ces deux photos ci-dessous représentent la même scène, mais en détail. On voit un chasseur envoyant son arme sur un mouflon attaqué par des chiens.
De nombreuses représentations d’animaux sauvages ont été répertoriés par les premières sociétés chasseur-cueilleurs du Sahara central. On reconnaît ci-dessous un mouflon à manchettes. Cette espèce a été beaucoup représentée par les artistes de cette époque, comme être mythique et comme gibier dont on appréciait la chair
Ces trois représentations d’animaux ci-dessus sont: à gauche une hyène (?), au milieu un éléphant, à droite une girafe.
Le dessin d’un buffle antique (Bubalus antiquus) représenté ci-dessus, correspond à une espèce disparue depuis le premier millénaire avant J.C.. Ce bovidé possède des cornes spectaculaires de 3,60 m d’envergure. A droite, est représenté un cerf de Barbarie (?) mais je n’ai pas trouvé de renseignements au sujet de cet animal.
Ci-dessus : photo à gauche un caracal et un félidé (lionne ?) ; au centre, un singe (?) et un mouflon), à droite : une chauve-souris ?)
La période dite bovidienne succède à la période des Têtes rondes, sans qu’on sache exactement quand. Apparaissent alors des scènes pastorales représentant des bergers et des bovins domestiques (parfois avec chèvres et moutons) Les chercheurs centrent l’âge de pleine expression de ce style bovidien vers 4000 BP, lorsque le Sahara est devenu une terre de prédilection pour l’élevage, sans pour autant supprimer les pratiques de chasse.
L’origine des bovins domestiques dessinés sur les parois n’est pas locale. En d’autres termes, ce ne sont pas les populations du Sahara central qui auraient domestiqué les bovidés sauvages africaines. Les données archéologiques en faveur d’une diffusion d’est en ouest de bovins domestiques arrivés du Levant entre 12000 et 9000 BP il y a douze à neuf mille ans.
Après la deuxième épisode aride, autour de 4200 BP, on voit apparaître des chevaux, puis des dromadaires, qui se surimposent sur les dessins antérieurs. En effet, lorsque les conditions climatiques ont empiré, d’autres sociétés ont développé l’élevage des caprins, car moutons et chèvres sont mieux adaptés aux environnements arides. Quant au dromadaire, il est arrivé peut-être au Sahara central aux environs du cinquième siècle, ce qui permit aux populations du Sahara central de conserver le contrôle du désert jusqu’aux bouleversements survenus durant les derniers siècles.
La région de Tigharghart
La ville de Djanet, la principale ville du sud-est du Sahara algérien, est une vaste oasis peuplée essentiellement de Touaregs ajjers.
Les gravures rupestres de la vache qui pleure se trouvent à environ 25 km de l’oasis de Djanet, en limite orientale de l’erg Admer et proche du plateau que nous avions parcouru. Le parcours en voiture nous a permis de voir un autre aspect paysager de la région du sud est du Sahara central, avec de grandes étendues de sable d’où émergent des buissons très étalés de Tamaris (photo à droite) et des pommiers de Sodome ((Calotropis procera)(photo du milieu).
Les gravures se situent au pied de ce monolithe impressionnant (photo à gauche), et sous une tempête de sable
Les gravures rupestres de la vache qui pleure ont été réalisées en bas-relief, sous forme de profonds sillons creusés dans la roche. Penchées vers une petite dépression au pied du rocher, les gravures représentent un petit troupeau de bovidés. Les vaches semblent attendre l’arrivée de l’eau pour y boire. La larme que verse une de ces vaches a suscité de nombreuses interprétations et légendes.
En conclusion
Un séjour très enrichissant, dans une ambiance sympathique. Un seul regret, la présence, dans les zones proches de Djanet, de poubelles de toutes sortes, qu’il serait urgent de déblayer. De même il faudrait éduquer davantage les groupes qui entreprennent les visites dans ce site exceptionnel.
Les déchets se font plus abondants près de Djanet, témoignant d’un beau mépris pour les merveilles du désert.
Mais je tiens à souligner que nos guides ont rapporté tous les déchets de ce trek à Djanet.
Remerciements
Un grand merci à Alain Charras pour ses photos et à Thérèse Soulas pour ses dessins artistiques
Références
Barbaza, M. 2015. Les trois bergers. Presses universitaires du Midi.
DUPUY, C. 2008 Peintures et gravures du Sahara et de l’Atlas.(Algérie et Tunisie).
Le Quellec J.L. 2013 « Périodisation et chronologie des images rupestres du Sahara central », Préhistoires Méditerranéennes URL : http://journals.openedition.org/pm/715 ; DOI : https://doi.org/10.4000/pm.715
Le Quellec, J. L. 2021 Chamanes et Martiens: même combat! Les lectures chamaniques des arts rupestres du Sahara. Chamanismes et arts préhistoriques: Hypothèses hallucinantes, 233.)
Manlius N. 2010 « Mouflon (à manchettes) », Encyclopédie berbère, 32 | 2010, 5077-5082.
Superbe… merci
oui c’étit un beau voyage, mais très fatigant !
je découvre avec joie le compte rendu et les photos de nôtre petit périple : superbe Tassili !
merci beaucoup Annick pour ce travail
Thérèse
bonjour Thérèse c’est un beau souvenir que la visite de ce beau pays, digne des plus beaux déserts de la planète !
amitié annik
bonjour annik
je pars début novembre pour un second séjour dans le tassili avec des amis algeriens et touareg début novembre pour découvrir sefar noir et blanc et surtout tamrit pour ces cypres
je viens de lire ton compte rendu de voyage
claude